Temps de travail : Pour le patron, tant qu’on ne travaillera pas gratos, on ne travaillera jamais assez !
L’administration départementale vient de publier une actualité sur le temps de travail sur le site intranet du CD59. Si le contenu du post semble très informatif et détaillé regorgeant d’infos pratiques, n’oublions pas que tout ceci n’est que la mise en application de l’augmentation de notre temps de travail par la suppression de 10 jours et demi de repos annuel à compter du 1er janvier 2017.
En tentant de faire croire que la mise en place d’un système dérogatoire aux 39h/semaine par une baisse du nombre de jours ou d’heures travaillées par semaine constitue une avancée pour les agents du Département, l’exécutif espère dissimiler son attaque contre nos conditions de vie et nous prend, nous agents, pour des cons !
Car loin d’être un progrès pour l’ensemble des travailleurs de la collectivité, la délibération du Conseil Départemental du Nord sur le temps de travail porte atteinte à notre qualité de vie, à nos conditions de travail et justifie la suppression massive de postes.
Dans le même article, l’administration laisse entendre qu’une concertation sur ce sujet avec les représentants du personnel a été menée ; il est vrai que lors du comité technique du 17 mars dernier l’affaire a été vendue à certains syndicats (achetables ?) par la promesse d’associer les représentants du personnel à des groupes de travail pour négocier les contours de la régression.
Déception pour eux qui, le jour de la réunion avec le patron, ce jeudi 3 novembre, comprennent qu’ils ne seront associés à aucune réflexion, tout étant déjà ficelé. On pourrait presque les plaindre si ces syndicats n’avaient pas eu comme nous depuis 18 mois la preuve continuelle qu’à aucun moment LECERF ne compte écouter la parole des représentants du personnel et négocier.
Alors « le dialogue » qu’ils appellent de leurs vœux n’est-il pas stérile ? Car, plus aucun syndicat aujourd’hui ne peut ignorer que notre employeur est dans une posture idéologique et qu’il n’a aucune intention de négocier quoi que ce soit !
Pourquoi donc dialoguer, si rien n’est négociable ?
En séance plénière et en instance paritaire, s’asseyant sur tous les principes statutaires d’égalité de traitement, LECERF, pour faire passer la pilule, affirmait, après avoir retiré des jours de repos à tout le monde, qu’il en redistribuerait quelques uns ici et là à quelques agents en fonction de leur mérite supposé ou de la pénibilité de leur mission. Mais il nous dit maintenant par la voix de son vice président DETAVERNIER qu’après réflexion … bin nan !
Comme il le dit et le répète à travers la presse, aucun fonctionnaire, quelque soit son métier au sein du Département ne travaille assez ! Il n’est donc plus question d’attribuer des jours de congés supplémentaires pour prendre en compte la pénibilité dans le cadre d’une suggestion particulière.
Alors, qu’en est-il exactement des « modalités de passage aux 1607h annuels à compter du 1er janvier 2017 » ?
Il est important d’insister sur le fait que le principe général applicable à tous est 39h/semaine sur 5 jours pour un temps plein avec 25 jours de congés payés et 23 jours de RTT.
Des mesures dérogatoires sont ouvertes pour passer à 35h/semaine sur 4 ou 4,5 jours (les 23 jours de RTT disparaissant). C’est une possibilité ouverte à l’agent d’en faire la demande, ce n’est en aucun cas un acquis (contrairement à ce que beaucoup pourraient penser à la lecture de l’article de l’administration).
Pour être éligible à cette dérogation, il faudra être dans le bon service (les services y ouvrant droit seront identifiés par le patron fin novembre) et réunir certaines conditions encore opaques aujourd’hui pour que la chaîne hiérarchique accepte la demande.
Ce qui ne faut pas perdre de vue non plus, c’est que ce qui pourrait être considéré comme une faveur de l’employeur de concentrer son temps de travail sur moins de jours par semaine va conduire l’agent (puisque notre temps de travail a augmenté) a accroître considérablement son amplitude journalière de présence au travail (au minimum 9h30/j pour une semaine de 4 jours !) au détriment de sa vie perso et à coup sûr de sa santé. En quoi est-ce un progrès ?
Enfin, alors que le projet de nous faire travailler plus est inscrit dans ses gênes politiques et qu’il est arrivé avec cette obsession il y a 18 longs mois, LECERF fait une nouvelle fois preuve de brutalité en mettant le personnel au pied du mur. Les agents n’auront que 3 semaines pour se déterminer sur leur organisation de travail hebdomadaire à compter du 1er janvier prochain.
Absence de négociation, positions dogmatiques assénées, décisions technocratiques et comptables totalement hors réalité … Quelles autres options que la résistance et la mobilisation collective ?
En tout cas, pour SUD, ce qui est fait, peut être défait ! Rien ne s’y oppose si ce n’est la volonté de se soumettre !