A Cassel, JR. LECERF loge La République en Marche
Il y a quelques semaines, le 22 février 2018, un article de la Voix du Nord a attiré notre attention. A vrai dire, il nous a surpris. Certes, pas de reportage choc digne du Cash Investigation d’Elise Lucet, mais rares sont les occasions de lire de tels articles. Que ce quotidien épingle une députée, faut reconnaître que c’est pas banal.
Cette députée, fraîchement élue, était auparavant gestionnaire du collège public de Cassel et le quotidien rappelle qu’elle a dû mettre sa fonction entre parenthèses pour rejoindre les bancs de l’assemblée. Normal direz-vous, sauf que là où c’est cocasse c’est que c’est son mari, qui n’est ni fonctionnaire, ni même agent contractuel de l’État, qui l’a temporairement remplacée sur son poste, « d’octobre à décembre 2017 » !
« Ce monsieur connaissait déjà le collège, c’est une solution qui arrangeait tout le monde » assure la principale.
Bin voyons, le mari « connaissait » les lieux, forcément il y habite, et il était disponible ! On se marre. Figurez-vous que Madame la Députée est élue sous l’étiquette LREM ! Vous savez les nouveaux chevaliers blancs de la politique recrutés par Macron ! Et v’là t’y pas qu’à peine en poste, celle-là se distingue en pistonnant son mari pour la remplacer au sein même des services de l’Éducation Nationale ! On n’appelle pas ça du népotisme ou du favoritisme ? Bref, on pourrait dire que ça ne regarde que l’État, mais attendez, c’est pas tout…
La Voix du Nord aborde ensuite le sort du logement de fonction de cette gestionnaire mise en disponibilité de l’éducation nationale qui « continue d’occuper son logement de fonction, à Cassel ». Interrogée sur ce point, « la députée s’explique : « Je bénéficie d’une convention d’occupation précaire (COP… qui n’a « précaire » que le nom) avec le Département jusqu’au 30 juin, moyennant un loyer. » La députée est actuellement à la recherche d’un logement ». Ah bon ? Une COP avec le Département ? Du coup, nous, ça nous interpelle et on a mené une enquête.
Au collège de Cassel, il n’y aurait que trois logements de fonction. Le premier est destiné à un agent départemental. Le second est destiné au gestionnaire. Le troisième, le plus grand, est réservé à la principale. Celui-ci est pourtant inhabité et il se dégrade lentement. La principale a en effet obtenu une dérogation à son obligation de loger. Vous allez comprendre pourquoi, on va y revenir.
Et la gestionnaire remplaçante arrivée en janvier 2018 ? Elle ne doit pas récupérer le logement de l’ancienne gestionnaire en disponibilité ? Bin si, sauf que cette remplaçante a eu elle aussi une dérogation à son obligation de loger. En résumé, celles qui sont en poste et doivent être logées pour nécessité absolue de service (NAS) ont des dérogations pour que celle qui n’est plus en fonction puisse bénéficier d’un logement à moindre frais ! Au mépris de la législation en vigueur d’abord, au mépris des institutions démocratiques ensuite.
Si on a bien compris ce que dit la loi, c’est sur proposition du Conseil d’Administration du collège, suivie d’une délibération du Conseil Départemental, que le président du Conseil Départemental peut signer les autorisations de loger dans les logements de fonction des collèges qui appartiennent au département.
Or, on a fini par apprendre que depuis son élection en juin 2017, si la députée n’a jamais quitté sa jolie maison de fonction de plus de 130 m² au cœur de Cassel (elle doit pas être très active sa « recherche de logement »…), c’était sans titre officiel l’autorisant à se maintenir dans les lieux. Et accessoirement sans payer de loyer durant plusieurs mois.
En effet, aussitôt les législatives terminées, si le CA du collège (présidé par la principale) a bien proposé de lui accorder une convention d’occupation, le Conseil Départemental devait normalement donner son accord et autoriser le Président à signer la COP.
Sauf que, d’après nos informations, l’Assemblée Départementale n’a jamais été consultée, LECERF a donc accordé une COP sans être mandaté pour ça, et surtout, la députée n’a reçu officiellement cette convention qu’en mars 2018 !
Bref, aucun loyer n’a été versé par la députée entre juillet et mars 2018
Pourtant le loyer prévu n’est que de 650€ (Une très bonne affaire sur CASSEL pour une maison de 130 m2 en centre-ville), Un manque à gagner pour le département de 6000€… Mais on ne vous a pas tout dit !
La principale est maire d’une commune située à 15 km de Cassel et accessoirement deuxième sur la liste LREM aux sénatoriales de septembre 2017… C’est peut-être pour cela qu’elle apporte son soutien à son ex collègue gestionnaire? A « En Marche » la solidarité n’est pas un vain mot!!!!…. En cautionnant cette situation, LECERF exprime-t-il sa confraternité d’élu ou envisage-t-il de rejoindre leur mouvement?
Ils auront l’occasion d’en parler ensemble puisqu’il se rend dans ce collège le 17 avril prochain…
Bien qu’elle soit inique, cette situation n’est qu’une anecdote dans l’état de dégradation dans lequel se trouve notre service public départemental.
Les faveurs accordées à un personnel de l’éducation nationale, devenue députée, sont insupportables quand on les met en perspectives avec le traitement réservé par le département au personnel technique dans les collèges, qui doit faire face aux suppressions massives de postes et à la privatisation de ses missions, au détriment des collégiens.
Bonjour, il est important que les personnes qui partagent cette publication sachent qu’elles participent à la diffusion d’une fake new. Parmi les nombreuses calomnies du document, je tiens à faire savoir que je suis contractuel de la fonction publique depuis 2015. Pour avoir travaillé au service intendance d’un lycée, je peux me prémunir des compétences et de l’expérience nécessaires au poste de gestionnaire. Mieux, j’habitais sur les lieux et étais le seul candidat du vivier du rectorat pour le poste à moins de 20 km du lieu de travail. Donc le seul motif d’un refus de ma prise de poste serait que je sois le mari de la députée, niant de ce fait mon parcours professionnel.
Ah bon ? fake new ? Et qui a-t-il de faux dans cette publication ?
On peut comprendre qu’en tant personne concernée vous soyez gêné aux entournures ! Pour ce qui concerne la question du remplacement de votre femme, dans la fonction publique, vous devriez savoir qu’il y a des règles, consignée dans un Statut, que Macron et votre épouse de députée n’ont pas encore foutu en l’air et qui exigent que tout poste laissé vacant par un titulaire doit être ouvert à des titulaires… le recours aux contrats n’est qu’exceptionnel. Et là pas besoin de faire l’ENA et sciences pour constater le népotisme !