La téléconsultation, PREjuDICE pour le travail social / médico-social et les populations
Dites, vous l’avez vu le texte, en page 4 du dernier numéro du magazine LeNord.Info, distribué dans les boites aux lettres de touTEs les nordistes ? Ça passe presque inaperçu. C’est un petit encart planté là au milieu d’articles qui n’ont rien à voir.
Vous êtes dans le même état que nous en le lisant ?
Ils sont fiers d’annoncer aux nordistes l’existence et le développement de la téléconsultation en PMI.
C’est-à-dire, à distance, en visio, on peut faire du soutien à la parentalité, du suivi de grossesse, de l’accompagnement à l’allaitement… Vous n’hallucinez pas ?!!
Vous pensiez, cherEs collègues, qu’un jour, en faisant vos études ou en ayant choisi d’exercer votre métier au sein d’un service public auprès de populations souvent fortement précarisées, consulter et être en relation via un écran ?
Et la confidentialité et le secret pro ? On en parle ?
Et la clinique ? Qu’est-ce qu’il en reste ?
Et la relation de confiance qui se construit au fur et à mesure des rencontres, ce ne serait plus notre matière première ?
Les interactions humaines, le non-verbal… ce n’est plus utile ?
On est juste bon à faire du coaching à distance ? Et le coaching, c’est du travail social et médico-social ?
Et les téléconsultations en SSD et ASE, c’est pour quand ?
Et en plus, ils osent présenter ça comme un service supplémentaire – « (…) dans ce nouveau service de prévention appelé à se poursuivre en complément de l’offre de service (…) » –
Ah bon ?
Il vont embaucher des puer’, médecins… « téléconsulteurs » ? dans nos services de PMI ?
Bin non ! Et heureusement d’ailleurs !!
Ils vont exiger de vous, collègues de PMI, de poursuivre cette activité en plus.
Et vous les voyez venir ? Activité qui va progressivement remplacer les VAD, les consultations de nourrissons, pré-natales, de planification…
Un outil PREjuDICE qui nous est imposé et qui, une fois encore, concoure à modifier profondément nos pratiques et à ne résumer notre travail qu’à de « l’offre de services »… qui pourrait à terme être réalisée par n’importe qui, de n’importe où (plateforme).
Ils disent que vous êtes déjà une centaine à avoir été embarquéEs là-dedans.
On dit STOP ou on participe à leur truc ?
Vraiment le CORONAVIRUS a bon dos et aura servi à tout justifier !
Bien sûr que durant le confinement c’était nécessaire de maintenir le lien avec les populations. Mais est-ce que c’est juste ça notre boulot ?
Ne devait-on pas débattre des pratiques professionnelles et de l’organisation de notre service public en UTPAS dans le cadre de la concertation décidée par le DGS ? Encore une preuve supplémentaire de distorsion entre la parole et les actes !
Bonjour la téléconsultation hors cadre a été précieuse durant le confinement pour débloquer des situations complexes. Il est vrai que le contact est primordial mais la téléconsultation permet également un appui technique spécifique par l’intermédiaire des professionnels présents sur le terrain ou en direct. Exemple: le département est peu doté en consultante en lactation et cette téléconsultation sur la base de l’examen clinique de la puéricultrice de secteur. Pour une fois le département évolue à la même vitesse que les libéraux et pas 10 ans après, je trouve cela plutôt positif!