L’action de grève des sociaux à Roubaix a payé
Le personnel social, médico-social et de secrétariat de l’UTPAS de Roubaix centre a mené une action de grève de 5 jours consécutifs pour dénoncer ses conditions de travail intenables et l’impossibilité d’exercer ses missions auprès d’un public pourtant en grande difficulté.
Pour rappel, en cause, des locaux exigus et surpeuplés qui mettent en question la sécurité en cas d’incendie, des locaux inadaptés à l’accueil du public (des femmes enceintes ont dû être examinés sur des bureaux), pas de salle de réunion, des entretiens minutés et des situations de détresse bâclées pour respecter le timing d’utilisation des salles. Des conditions de travail dégradées également du fait de l’absence de place de stationnement et donc des frais de parking et de contraventions qui pèsent considérablement sur le budget de chacun des agents. A ceci s’ajoute les multiples dégradations des véhicules personnels qui occasionnent pour certain(e)s la radiation de leur assurance.
Le personnel de cette UTPAS a été évacué en urgence des locaux du boulevard du Gl Leclerc en avril 2015 pour des raisons de sécurité sanitaire. En juillet 2015, il a été relogé dans l’urgence, provisoirement et pour une durée maximale de 9 mois. L’exécutif et l’administration départementale s’étaient engagés à rechercher dans la foulée des locaux plus adaptés sur Roubaix pour les 78 agents … pourtant, depuis, rien malgré les multiples interpellations du personnel !
Entre 2009 et 2015, des épisodes d’intoxications ont provoqué des problèmes de santé récurrents chez les professionnels (malaises, vertiges, hospitalisations, etc.).
Alors que l’administration départementale s’était prononcée pour un non-retour définitif dans ce bâtiment en vertu de l’application du principe de précaution (notifié dans une note signée par la DRH), le Département cherche depuis à faire réintégrer le personnel alors qu’aucune cause aux incidents n’a pu être trouvée.
C’est face à l’obstination de l’employeur de ne pas prendre en compte le danger que des agents, touchés physiquement et psychiquement par les intoxications ont saisi le Tribunal Administratif l’été dernier. Le juge, estimant les motifs de saisine sérieux, a ordonné une expertise judiciaire technique qui devrait se conclure fin août
La mobilisation déterminée des collègues et l’action de grève qui a paralysé le service durant 5 jours a contraint l’exécutif à prendre en compte enfin leur situation et à trouver des solutions qu’il refusait jusque là de rechercher.
Il s’est d’ailleurs empressé de communiquer en première page de l’intranet ce 17 mars dès 10h10 alors que la réunion avec le personnel n’avait pas encore démarrée pour annoncer une série de mesure qui concerne l’ensemble du personnel de la DGSOL travaillant sur Roubaix, dont la création d’une 4ème UTPAS sur la commune.
Cet engagement garantit aux 78 agents de l’UTPAS de Roubaix centre situés avenue J Lebas qu’ils n’y seront plus entassés dès l’automne prochain.
La mobilisation et le soutien appuyé de la municipalité de Roubaix ont permis également de trouver des solutions au problème important lié au stationnement … ce qui aurait dû être mis en place dès l’arrivée dans les locaux en juillet 2015 si l’administration avait pris en compte la parole des collègues.
Ces premières réponses qui ne sont à mettre que sur le compte de la mobilisation et de l’action de grève de nos collègues, comme en a d’ailleurs convenu le DGS lors du Comité Technique du 10 mars, leur permettent aujourd’hui un répit et une reprise de travail dans des conditions moins inconfortables et surtout avec des perspectives.
Néanmoins, les annonces du Département soulèvent d’autre inquiétudes puisque Jean René LECERF et son exécutif ne renoncent toujours pas à installer du personnel départemental dans le bâtiment situé avenue du Gl Leclerc.
En effet, la création de la 4ème UTPAS s’accompagnera d’une réorganisation de l’ensemble des services situés sur la commune de Roubaix avec des équipes qui seront éclatées, déménagées, puis regroupées. Les 3 UTPAS roubaisiennes, les services du PEF, le SAF, le pôle autonomie, la future CRIP sont concernés.
Fortes de leur mobilisation, les collègues restent en alerte et particulièrement soucieuses du sort de l’ensemble du personnel qui sera concerné par ce grand chambardement.
Pour elles, c’est donc loin d’être fini ! Elles proposent l’organisation d’une première réunion destinée aux agents de tous ces services pour informer chacun et chacune des dangers que représentent les locaux situés avenue du Gl Leclerc et des risques encourus pour la santé.
L’administration annonce la création d’un comité de pilotage regroupant l’ensemble de l’encadrement. Les agents, de leur côté, veulent faire prendre en compte que ce sont eux qui détiennent la connaissance du territoire et l’expertise du travail social.
SUD mettra son outil syndical à leur disposition et organisera très prochainement une réunion d’information syndicale ouverte à l’ensemble des agents concernés.