Services PMI en Maternité : Mort sur délib’
La délibération cadre de 2015 qui fixe les objectifs et les moyens que JR Lecerf, président du Département du Nord, a décidé d’attribuer à la protection de l’enfance, a pour conséquence la réduction drastique des moyens à disposition des populations et en particulier du nombre de places d’accueil pour les enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance.
La suppression de ces moyens, pourtant indispensables à l’exercice de la 1ère mission du Département, repose, à grand renfort de communication tout azimut, sur l’argument qu’il était nécessaire de « réinvestir » dans la prévention.
Vaste trompe l’œil ! Destiné à rendre totalement invisible, pour le néophyte, la perte sèche de moyens à disposition des travailleurs sociaux.
Dans la presse JR Lecerf déclarait récemment :
« Encore faut-il ne pas franchir la ligne jaune qui amènerait à abandonner sur le bord du chemin nos concitoyens les plus fragiles et donc porter atteinte à la qualité de vie de chacun ».
Pourtant que fait- il d’autre quand il dépouille de leur personnel et de leur missions les 4 services de PMI (Protection Maternelle et infantile) en maternité qui interviennent dans le domaine de la prévention la plus précoce possible ?
Aujourd’hui, voilà l’état des lieux :
- Roubaix : Sur 5 postes d’assistants sociaux (AS), 1 poste de secrétariat et ½ poste de chef de service, il ne reste en septembre 17 que 3 AS et le chef de service, sachant que les 3 AS ont demandé une mutation.
- Valenciennes : Sur 3 AS, 1 secrétaire et ½ chef de service, 1 poste est gelé et remplacé par ½ poste de puéricultrice
- Armentières : 1 poste d’AS mais avec des missions en UTPAS (Unité Territoriale de prévention et d’Action Sociale) pour les I.P. (Informations préoccupantes)
- Lille : En 2005, 6 AS ,4 secrétaires 2 psychologues
En 2017 2 AS (ETP à 1,3) 2 secrétaires (ETP 1,6) 2 psychologues (ETP 1,6) 1 chef de service.
Soit une réduction de moitié des effectifs pour ce service, situé sur une maternité accueillant près de 6000 naissances par an.
Comment peut-on continuer à exercer des missions de prévention précoce dans des services mutilés de leurs effectifs de terrain et donc sans la possibilité de réaffirmer l’essentiel de leur travail et la non interchangeabilité de chacun ?
Vider de son contenu les missions de chacun des professionnels par la diminution drastique de ses effectifs laisse évidemment penser que ces services sont menacés de disparition.
Les missions des Services de PMI en Maternité (SPM) sont maintenant limitées à la seule protection de l’enfance urgente, alors même que la loi de PMI de 89 préconise une prévention individualisée, médicale, psychologique et sociale pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans. La grossesse et la petite enfance sont des périodes de vulnérabilité sur un plan somatique et psychique, elles sont donc prioritaires en santé publique.
A Lille, on assiste à la limitation des prises en charge dans le suivi des prématurés alors que toutes les études scientifiques récentes démontrent la nécessité d’une continuité et d’une prise en charge pluridisciplinaire, et que bon nombre des départements s’interrogent aujourd’hui sur la mise en place de tels services jugés particulièrement efficaces pour le suivi des enfants prématurés et de leur famille.
L’ensemble des travailleurs médico-sociaux commencé à s’interroger et à s’inquiéter lors de l’annonce de la mise en place d’un audit en 2015
Les équipes contestent cet audit et qui n’en finit plus d’en finir ! Il était censé faire la preuve ou non de la « plus value » qu’apporte ces services, d’une part la méthodologie ne respecte pas les agents dans sa durée (2ans) et d’autre part son manque de transparence est flagrant. La plupart des collègues et partenaires à l’interne ou à l’extérieur de l’institution n’ont pas été auditées. Les questionnaires ont été remplis uniquement par les chefs de service.
Mais, c’est sur cette base que des décisions seront prises.
Or, ces services sont primordiaux dans la chaîne de protection de l’enfance au sens large, qui comporte l’ensemble des niveaux de prévention. Quelle cohérence entre vanter la prévention sur tous les tons et décimer les services travaillant au cœur de cette prévention !
Les travailleurs sociaux et médico sociaux, sur les secteurs, témoignent de l’importance du travail des SPM et sont affolés par la menace qui pèse sur ces services.
Lors du dernier Comité Technique du Département, nous avons une fois encore tenté d’attirer l’attention de l’exécutif sur l’aberration de son comportement à l’égard de ces services : Abandonner le personnel à son sort et priver les populations de services indispensables.
Le vice président est resté insensible, non concerné……..il « répondra quand il sera en mesure de le faire »
C’est vrai qu’il faut lui laisser le temps, il n’est interpellé sur cette situation que depuis novembre 2016.
En attendant les usagers et les collègues sont priés d’assister sans broncher à la mise à mort de la mission et du service.