Défendre le travail social, c’est faire un choix de société
Ce mercredi 14 février, un mouvement de grève est lancé dans le secteur social à l’initiative de collectifs et organisations d’étudiantEs et salariéEs travailleursSES sociauxLES.
Notre syndicat SUD des personnels du Département du Nord soutient cette action et notre fédération SUD collectivités territoriales et l’union syndicale Solidaires ont déposé un préavis de grève national pour permettre aux travailleursSES sociauxLES, partout en France, qui sont déjà engagéEs dans la résistance de faire grève et manifester ce jour-là.
Le secteur social et médico-social est directement touché par les politiques d’austérité qui suivent une logique de marchandisation et de privation, le tout appuyé par une politique sécuritaire et répressive dont l’un des exemples est, particulièrement chez nous, la chasse livrée contre les allocataires du RSA.
C’est pourquoi nous relayons cet appel, afin que tout travailleurSE socialE qui refuse cette logique ne se sente plus seulE.
La résistance existe, elle est engagée et commence à converger.
Accédez au tract en cliquant ci-dessous :
Aujourd’hui, au Département du Nord, malgré les attaques continuelles contre le travail social menées par l’exécutif départemental, nous, travailleursSES sociauxLES ne sommes pas encore engagéEs dans cette résistance. Pourtant les raisons de la colère sont nombreuses.
Les actions de prévention auprès des populations fragiles sont de plus en plus mises à mal par la suppression des moyens humains dans les services. Le non-remplacement des postes vacants devient systématique. Ainsi de nombreuses équipes en SSD, en enfance, SPS, et dans les services de PMI en maternité sont de plus en plus dépourvues de moyen d’agir.
Outre les difficultés croissantes pour mener à bien quotidiennement l’ensemble de nos missions sur le territoire départemental, nous sommes exposéEs à une transformation importante de nos métiers. L’arrivée de certains outils imposés aux travailleursSES sociauxLES conduit à la mise en place d’un travail standardisé qui enlève toute autonomie… autonomie professionnelle pourtant nécessaire au travail social mené auprès des populations : les formulaires et liasses de prestations à l’Aide Sociale à l’Enfance (AMASE), les ossatures imposées de rapports sociaux privent tout travailleurSE socialE de son expertise et analyse. Chaque initiative et projet d’accompagnement construit avec la population est passée sous le crible de l’administratif comme une vulgaire procédure.
Cette pratique qui vise à déresponsabiliser et les travailleursSES sociauxLES est pourtant contraire à la volonté de ces derniers d’accéder au cadre A.
La politique sociale menée au Département, comme ailleurs, vise à réduire les coûts liés à la protection de l’enfance et l’accompagnement des populations les plus précaires.
Elle nous transforme, nous, travailleursSES sociauxLES, en gestionnaires de procédures derrière des guichets et le service social en organisme prestataire avec son call center (pour l’instant basée sur la DTMRT).
Pour nous, travailleursSES sociauxLES SUDistes, il semble important de réagir.
Cette première journée d’action du travail social, ce 14 Février 2018, à l’appel de la Commission Mobilisation du Travail Social Île de France, rejoint par les E.G.A.T.S. ( Etats Généraux alternatifs du Travail Social ) doivent être un point d’appui pour une convergence d’initiatives.
Pour accéder au tract de l’Appel des Egats, cliquez ci-dessous :
Nous toutes et tous, travailleursSES sociauxLES du plus gros Département de France, pouvons prendre une place dans cette bagarre. Il faut juste commencer à nous organiser.
SUD restera particulièrement vigilant et relaiera toutes les initiatives qui iront dans le sens de la défense du travail social et de ses fondamentaux émancipateurs.
Nous créerons les conditions pour que les travailleurs sociaux du département puissent s’emparer du débat et des mobilisations.
On se donne rendez vous bientôt !