la manifestation étudiante lilloise du 28 mars vécue et racontée par des militantEs de SUD CD59
Petit retour à chaud de la manifestation du 28/03, où nous sommes allé.e.s à plusieurs, soutenir nos gamins. Bah oui, c’était évident, notre mission c’est bien la protection de l’enfance 😉 .
Une mobilisation des étudiants d’au moins 700 manifestants, suite aux agressions récentes des étudiants occupants à la fac de Montpellier dans la nuit de jeudi à vendredi.
Agressions qui se sont reproduites lundi et mardi soir sur des étudiant e s occupant la fac de Lille 2.
Dès le départ de la manifestation les slogans sont repris en cœur et dénoncent la proximité de la police et des milices fascistes au son de «La police protège les fascistes».
Le cortège s’élance alors de la place de la République, sur la rue du Molinel, avant d’être dévié vers la rue Pierre Mauroy (ancienne rue de Paris). Là, deux jeunes manifestants ont eu le droit à un contrôle d’identité avec insultes ainsi qu’une fouille musclée. Les camarades ont fini par être relâchés puis le cortège a continué vers la porte de Paris.
On s’élance alors rue des déportés, mais chevaux et boucliers nous bloquent l’entrée sur l’avenue du président Hoover. On prend alors à gauche, aux cris de « libérez les chevaux », rue Paul Duez, et passons devant le siège de Lille 2. Mais à partir de là, les chevaux ne nous quittent plus. Quand on arrive au bout de la rue, impossible de prendre à droite vers le Zénith. Une première ligne de CRS est déjà sur place, rapidement rejointe par une deuxième colonne.
Le cortège s’engouffre alors dans la rue de Tournai en travaux, et une partie décide de rentrer dans la Gare Lille-Flandres en appelant les cheminots à rejoindre la manifestation.« So-so solidarité, avec les cheminots !»
On se prend alors gaz et matraquages en masse. Le nuage de gaz est très dense et la sortie de la gare est encombrée. Mais derrière les boucliers, ils se font plaisir à matraquer à tout va les jeunes les moins protégés. Ils finissent par arriver à nous faire sortir de la gare, sauf qu’après ça, ils nous coincent et ne nous laissent plus allez nulle part.
Nous retrouvons face à nous nos amies les bêtes, protégées par des rangées de boucliers. Q
Lorsque nous décidons de prendre à gauche, avenue Charles St Venant, la BAC nous braque avec leurs LDB, direction les visages bien évidemment. Là le cortège n’ose pas avancer et se retrouve coincé. Et c’est à ce moment que, sans sommation, les grenades pleuvent. Les étudiants, paniqués par les détonations et le nuage de gaz qui s’intensifie, se réfugient où ils peuvent.
Lorsque les boucliers face au cortège chargent, nous perdons alors le cortège.
Celui-ci avait prévu de se retrouver demain à 14h à République avec bien d’autres idées pour continuer à réveiller Lille.
Nous avons encore eu une démonstration de la volonté de la police à casser le mouvement social en cours, en réprimant fortement les étudiant.e.s mobilisé.e.s, en chargeant sans sommations, en mettant en joue avec leur LDB les manifestants et en arrosant copieusement de gaz toute la foule mobilisés contre les fachos.