[INFO COVID 19] Communiqué de SUD en VIDEO
L’évolution de l’épidémie de coronavirus met en évidence l’échec d’un système qui vise à réduire drastiquement les moyens pour le service public en général et l’hôpital en particulier.
C’est la faillite d’un système qui se veut rationnel, responsable mais qui, à l’épreuve des faits, démontre son inefficacité et sa profonde opposition à l’intérêt général.
Et s’il y a inquiétude aujourd’hui du côté du gouvernement, des dominants, c’est parce que eux aussi peuvent l’attraper ce virus ! Et surtout, ils craignent la faillite totale de leur système par la mise à bat de leur économie et de leur finance.
Aujourd’hui le risque avéré de forte mortalité n’est pas à mettre sur le compte de la maladie elle-même mais sur le fait que notre système de soin, tellement amputé et rationnalisé pour des questions idéologiques, ne puisse pas faire face et prendre en charge l’ensemble des malades atteints gravement.
Pour rappel en 2018, c’est 4700 lits qui ont été supprimés alors qu’aujourd’hui en France, nous n’avons plus que 5000 places en réanimation.
Et ce qui est insupportable, c’est cette calinothérapie de Macron, de son gouvernement, des médias vis à vis des personnels soignants, de leur héroïsme !
Cela relève du cynisme quand on sait que ces déclarations ne sont pas doublées de moyens à la hauteur des besoins : pas de recrutement de médecins, d’infirmières, d’aides-soignants d’ASH, pas de réouverture immédiate de milliers de lits… alors que ces mêmes héros de la nation sont en grève depuis plus d’un an pour dénoncer la situation chaotique de l’hôpital public… Il y a encore peu, ils les remerciaient à coup de matraque et de gaz lacrymogène.
La période que nous vivons, comme toute crise, met en évidence que le service public constitue toujours le fondement d’une société humaine et solidaire.
Il est le dernier rempart garantissant l’intérêt général, la cohésion sociale, la sureté des personnes. C’est à lui qu’on confie le rôle de prendre soin !
Et nous, agents publics sommes les derniers du salariat à rester en première ligne.
Derrière l’urgence sanitaire exercée par nos collègues hospitaliers, nous, territoriaux, par l’entretien des infrastructures, des lieux d’accueils et de l’action sociale et médico-sociale, nous continuons à prendre notre part !
Et donc, malgré le contexte angoissant de l’épidémie, à SUD, nous réaffirmons avec force la nécessité de maintenir un service pour ne pas abandonner les populations.
A un degré certes bien moins impliquant, nous devons poursuivre ,nos missions de protection de l’enfance, de soutien à la détresse, et de réponse aux besoins de subsistance d’une population encore plus fragilisée.
Depuis plus d’une semaine, au gré de l’évolution quotidienne de l’épidémie, nous avons porté des propositions auprès du DGS.
Ainsi en prenant en compte les mesures sanitaires et le possible confinement total de la population à venir, et après avoir consulté de nombreux et nombreuses collègues, nous avons demandé que soit organisé dans chaque UTPAS une cellule de crise composée d’un travailleur social SSD, un travailleur social enfance, un travailleur médico-social PMI, deux secrétaires (standard et frappe), un chef de service, l’ensemble doublé par un binôme dont la présence physique n’est pas nécessaire mais sollicité en cas de besoin.
Il n’est pas question que les collègues interviennent au pied levé, sur ordre, de chez elles, seules, de manière isolée, sans appui d’une équipe pluridisciplinaire.
Le planning doit être élaboré en équipe avec un tableau de présence journalière avec rotations en tenant compte des personnels dispensés.
Les collègues recevront les appels de la population, les évalueront à distance, y répondront en rassurant, en effectuant les demandes d’aides financières indispensables à la subsistance (dans la mesure ou toutes les assos caritatives ferment) et en prenant en compte les situations de protection de l’enfance.
Pour les éventuelles visites à domicile et donc les rencontres de proximité susceptible de propager le virus, des masques doivent être attribués à touTEs les professionnellEs qui se rendraient à domicile comme d’ailleurs une « autorisation de déplacement dans le cadre du PCA ».
Voici ce que nous avons porté auprès de l’administration.
Mais sans attendre les consignes, d’autant que souvent elles sont soit inexistantes, soit confuses, nous appelons l’ensemble des collègues à s’auto-organiser.
Là où ça c’est fait, ça marche.
De notre côté, nous sommes toujours là, joignables, mobilisés et mobilisable pour nous assurer que la protection de nos collègues est garantie et que les populations soient prises en compte.
Aujourd’hui, nous sommes en période de crise inédite. Respectons les consignes sanitaires, protégeons-nous, protégeons nos proches, soutenons les collègues mobilisées… mais ensuite, lorsque tout cela sera terminé… nous ferons collectivement le bilan et les choses devront changer.
Un message revigorant, et nécessaire pour rappeler votre engagement les camarades ! De tout cœur avec vous, et merci de votre engagement. Même à distance, organisons-nous collectivement à la base et imposons nos savoir-faire, nos solidarités et notre union, face à des injonctions cyniques. Auto-organisation, dans l’adversité nous restons solidaires, unitaires, démocratiques.
n’étant pas dans le secteur social, merci de nous tenir informés de leur combat, de notre combat.
Si besoin d’aide pour la continuité du service, je me mets à votre/leur disposition hors heures de travail voir plus si possible.