« Méprime » de classe du Département du Nord pour les assistantes familiales
La crise sanitaire que nous affrontons depuis plusieurs semaines s’est traduite de manière très concrète dans le quotidien de chacun d’entre nous par le confinement.
Cette contrainte majeure nous impose des conditions de travail particulières et très lourdes.
Même si c’est l’occasion, pour l’ensemble de notre profession sous-payée et souvent déconsidérée, d’enfin contraindre l’employeur à reconnaitre nos compétences et nos savoir-faire, cette période périlleuse nous met toutes à rude épreuve.
Nous avons été dans l’obligation d’accueillir à temps plein, au pied levé et sans relai extérieur des enfants qui relèvent de l’enseignement spécialisé et parfois de la psychiatrie. Nous avons dû assumer dans des conditions difficiles la continuité pédagogique pour chaque enfant d’âges et de niveaux très différents. Les enfants sont pris en charge 24h/24 et 7j/7 sans pause. Nous devons également assumer et contenir les conséquences de la rupture des liens habituels avec les parents.
Cette mobilisation de tous les instants, incontournable, permet la mise en œuvre concrète de la protection des enfants confiés au Département, y compris durant cette période de risque sanitaire majeur. Cette mobilisation doit être prise en compte, reconnue et compensée.
C’est pourquoi, dans les visioconférences avec le directeur général des services, nous avons rapidement, à SUD, porter la revendication de revaloriser en urgence l’allocation d’entretien de manière significative.
Puis au fil des échanges entre nous, nous avons décidé de défendre des mesures sur 3 plans, parce que la compensation d’une augmentation de nos frais ne suffit pas à prendre en compte notre réalité.
- Parce que le travail supplémentaire et la nécessaire créativité permanente que nécessite la prise en charge d’enfants en difficulté durant cette période de confinement doit être prise en compte, une revalorisation salariale exceptionnelle dans le cadre d’une majoration spéciale doit être versée à chaque assistante familiale et pour chaque enfant accueilli, jusqu’à la réouverture des établissements scolaires ou spécialisés. (Voir le tableau ci-dessous)
- Parce que l’augmentation des frais liés à la prise en charge à temps plein de chacun des enfants ainsi que l’ensemble des frais liés à la réalisation de la continuité pédagogique doit être prise en compte, l’allocation d’entretien versée pour chaque enfant doit être majorée durant toute la période du confinement et jusqu’à la réouverture des établissements scolaires et spécialisés. (Voir le tableau ci-dessous)
- Parce que l’intensification du travail et les conditions dégradées d’exercice des missions doivent générer du temps de repos compensateur, il est nécessaire d’octroyer de septembre à décembre 2020 deux weekend de repos supplémentaires à chaque assistante familiale. Le roulement et les relais nécessaires doivent d’ores et déjà s’organiser. Cette mesure de compensation mais aussi de protection (certaines situations traitées dans le cadre des ERDAF sont à mettre en lien avec l’absence de prise de congés) doit s’imposer autant à l’employeur qu’à chacune des collègues.
Nous avons transmis au patron ces revendications que nous avons, pour ce qui concerne la revalorisation salariale et de l’AE chiffré de la manière suivante :
La revalorisation salariale exceptionnelle :
SUD propose une augmentation du salaire mensuel sur toute la période de fermeture des établissements scolaires et de structures médico-éducatives.
Cette majoration salariale s’appuie sur l’attribution d’un taux horaire SMIC/j/enfant de :
0,75 pour les assfam accueillant 1 enfant et
0,50 par enfant pour les assfam accueillant 2 enfants et plus
Elle se décline de la manière suivante
-Calculs effectués sur la base d’un SMIC horaire net de 8,03€- :
Majoration exceptionnelle de l’allocation d’entretien :
SUD propose un supplément de frais d’entretien équivalent un 1 fois le minimum garanti, soit le versement pour toutes les assistantes familiales de 3,65€/j/enfant.
Cette majoration doit s’effectuer sur toute la période de fermeture des établissements scolaires et de structures médico-éducatives.
Une prime proposée par le patron insuffisante !
Le patron a transmis, hier lundi, la position qu’il compte soumettre à l’avis des représentantEs du personnel ce jeudi 23 avril.
Il veut octroyer une prime composée d’un montant forfaitaire par famille d’accueil et pour toute la durée du confinement de 250€. A laquelle, il ajoute une prime de 5€/j/enfant.
Ces 5€/j/enfant ne sont qu’un remboursement de frais qui ont fortement augmenté durant cette période.
Le remboursement de frais est normal et ne peut donc être considéré comme une revalorisation financière !
A SUD, nous considérons cette proposition insuffisante pour 2 raisons :
- Tout d’abord, nous contestons le principe d’une prime car, ce n’est pas du salaire, elle n’est donc pas prise en compte pour le calcul de notre retraite.
- D’autre part, le montant forfaitaire de 250€ n’est versé qu’une seule fois quelle que soit la durée de la période de confinement et de déscolarisation. Il ne prend donc pas en compte l’éventualité (vraisemblable) d’une prolongation de la période de surcharge d’activité.
Avec sa prime, le Département n’évalue qu’à 125€/mois l’engagement important des assistantes familiales durant cette période exceptionnelle et périlleuse de crise sanitaire !
Les propositions que nous soumettons prennent en compte ses éléments importants. Le montant des majorations de salaire et d’AE augmentent donc logiquement en fonction du nombre d’enfants accueillis et du temps.
Voici un tableau comparatif entre les mesures du patron et nos propositions :
A SUD, nous avons fait le choix de défendre des mesures exceptionnelles, réalistes et réalisables immédiatement.
Au delà de mesures exceptionnelles, des négociations doivent s’ouvrir !
Nous exigeons dans ce même temps l’ouverture de négociations pour des revalorisations salariales conséquentes. Le Nord fait parti des Départements qui rémunère le moins ses assistantes familiales.
Pour rappel, une collègue qui accueille un seul enfant a un salaire nettement inférieur au SMIC : 321€ brut de moins par mois que le SMIC (sur une base de 35h). C’est d’ailleurs pour prendre en compte cet éléments que nous proposons ci-dessus une revalorisation proportionnellement plus élevée pour ces collègues-là.
Ces négociations doivent aussi porter sur l’évolution de l’allocation d’entretien, par l’augmentation des taux et la création de taux supplémentaires pour l’allocation d’entretien majorée, de manière à prendre réellement en compte les situations des enfants, comme dans d’autres Départements.
Une visioconférence ce jour pour aborder le sujet avec l’administration
Ce mardi après midi, en visioconférence, l’administration a présenté son projet oralement et recueilli l’avis des organisations syndicales.
Il ne s’agit pas de négociations… puisque le directeur général des services a dit prendre note de nos remarques mais n’a pas donné de garanties, d’ici le Comité Technique, jeudi, de faire évoluer sa position.
Nos propositions, nous les avions transmises hier, par écrit. Elles n’ont suscité aucune réaction de l’administration, si ce n’est qu’au sujet des repos compensateurs que nous revendiquons. Le DGS a dit « ne pas fermer la porte » mais à renvoyé cette question à plus tard, alors qu’il est urgent de se positionner maintenant compte tenu de l’organisation à mettre en place (relais, etc.).
à suivre…
Bonjour, si je reprends vos propres termes écrit en introduction : « Les enfants sont pris en charge 24h/24 et 7j/7 sans pause », pourquoi les assistantes familiales ne sont donc pas payées pour chaque heure travaillée ? Doit on en conclure une quelconque discrimination de par leur métier ? Et tout ça pour toucher le SMIC pour des AF qui sont parfois professionnelles et diplômées depuis de nombreuses années ? Les dimanches sont ils majorés ? NON ! 24h/24 comprend donc le travail entre 21h et 6h ? Des heures de nuit une fois de plus non comptabilisées. Le combat syndical est mis à rude épreuve ces derniers temps mais il est peut être temps d’expliquer la réalité de cette profession. Pourquoi une telle différence pour les mêmes profession avec nos voisins du Pas de Calais ?
Bonne négociation à vous.
merci pour votre engagement
Bonjour à toutes et tous,
Les revendications apportait par SUD sont légitimes et méritées.
Notre employeur ne prends pas en considération tout le travail fournis, nous sommes les oubliés.
Courage camarades et un grand merci