« Prime COVID » au Département :On en est où ?
Le comité technique prévu initialement le 28 mai relatif à la question du versement de la prime et l’attribution de congés récupérateurs a été reporté au 11 juin.
C’est dans une semaine ! A-t-on des précisions sur ce qui nous attend ? Quelles sont les intentions du patron ?
A SUD, nous avons porté, dès le 20 mai, des propositions concrètes -voir ICI– que nous souhaitions voir abordées et débattues dans le cadre de négociations… sinon qu’attendent-ils des représentantEs du personnel dans ce qu’ils appellent le « dialogue social ».
Seulement voilà, malgré nos multiples relances, l’exécutif et le DGS ne répondent pas… mais gêné par une possible dégradation de leur image de patron cool, optimiste et bienveillant, ils programment une « réunion technique » par visio, hier, jeudi 4 juin.
Cette « réunion technique », nous y avons assisté et posé 2 questions auxquelles il était très simple de répondre :
- Alors que vous avez demandé aux organisations syndicales de vous faire des propositions sur ce sujet, que notre syndicat a répondu présent en vous les transmettant dès le 20 mai, sur quelles motivations aucune d’entre elles n’a été retenue ? Pour quelles raisons n’avez-vous pas encore prévu de les mettre au débat et avez-vous l’intention de le faire d’ici le CT de la semaine prochaine ?
- Dans les documents que vous nous avez transmis, vous évoquez : « Les personnels pour lesquels l’exercice des fonctions a imposé des sujétions exceptionnelles pour assurer la continuité du fonctionnement des services, sans conduire à un surcroît significatif de travail, en présentiel ou en télétravail ou assimilé, pourront bénéficier d’une augmentation ponctuelle de leur IFSE. ». Cette phrase située en fin de dossier est particulièrement vague, d’autant qu’on ne sait pas si elle est rédigée au futur où au conditionnel. Elle nécessite donc des précisions. Pour qui ? Combien d’agentEs sont concernéEs ? Sur quels critères ? Définis par qui ? Pour quel montant ? A quel moment ? Nous avons besoin de réponses précises pour pouvoir nous positionner au CT de la semaine prochaine.
Le patron refuse de négocier !
A notre première question, le DGS refuse de nous répondre… Il n’a probablement aucun argument justifiant le rejet sans discussion de nos propositions… Par conséquent pas de négociations. Bien qu’il prétende le contraire en glissant que « rien n’est figé », l’absence de cadre de discussion prouve le contraire. Les décisions sont prises et nous seront imposées. Les représentantEs du personnel auront juste le droit de dire s’ils sont « pour » ou « contre » !
Le patron entretient le flou !
A notre deuxième question, le DGS reste très imprécis mais évoque seulement que « par exemple, la PMI et les agents présents en UTPAS, particulièrement investis mais qui ne peuvent pas être pris en compte dans le décret parce qu’ils n’ont pas eu de surcroît de travail » pourraient être éligibles à la majoration de l’IFSE. Pour rappel, l’IFSE est la partie fixe du RIFSEEP, comprenant notre ancienne prime de grade.
Rien sur le montant… Rien sur le nombre de collègues concernéEs et surtout… Rien sur les critères précis d’attribution (combien d’interventions sur site, etc.)… Et enfin, que deviennent les très nombreuSESx collègues (également des autres directions que la DGaSol) ayant poursuivi leurs missions à distance dans des conditions pénibles.
Et là Scoop qui surprend tout le monde (même le DRH assis à ses côtés ne sait plus où regarder), le DGS annonce que ce point sera abordé lors du Comité Technique suivant, le 25 juin, qu’il y aura donc des précisions sur ce point d’ici là. Ah bon ?
Ça veut dire que le 11 juin, au Comité Technique, il nous est demandé de rendre un avis sur la prime exceptionnelle en ne sachant rien de la manière dont tous les agentEs qui en sont écartéEs seront traitéEs plus tard !!
Le patron limite sévèrement le nombre de bénéficiaires de la « prime COVID » !
Parce que cette prime exceptionnelle, au fond, pour le Département, elle concerne qui ?
En réalité très peu de collègues… juste celles et ceux qui ont reçu le fameux mail du DGS la semaine dernière… juste celles et ceux qui ont été identifiéEs comme contraintEs de travailler en dehors des horaires habituels (tard le soir, tôt le matin, le week-end, les jours fériés…). En réalité une très grande majorité de cadres (dans certaines DTPAS, l’ensemble du personnel d’encadrement va la toucher) … ce que le DGS n’a pas démenti !
Et cette prime exceptionnelle, elle s’élève à combien si on réunit l’ensemble de leurs critères ?
- 330€ pour les agentEs intervenuEs majoritairement en télétravail ;
- 660€ pour les agentEs intervenuEs majoritairement sur site ;
- 1000€ pour les agentEs intervenuEs majoritairement au contact du public.
Bien entendu, les représentantEs du personnel n’ont aucun moyen de vérifier que les critères établis soient réellement respectés.
Pour des raisons de transparence, et parce que le décret prévoit le versement de la « prime COVID » sur la base d’une liste nominative, nos élus CAP demanderont la liste des bénéficiaires… qui leur sera bien sûr une nouvelle fois refusée !
Une « fusée à 3 étages » du DGS qui risque d’exploser !
Pour tenter de convaincre les participantEs à sa « réunion technique » d’hier d’une forme de cohérence dans le raisonnement de l’administration, le DGS nous lâche… attention accrochez-vous… que son dispositif de prime est « une fusée à 3 étages »…
Ah ouais ?!! Explique-nous !
- Le premier étage est cette « prime exceptionnelle » prévue dans le cadre du décret et qui, selon lui les contraints à ne pas pouvoir l’attribuer à plus de monde… Sniff !
- Le second étage est le complément qui sera versé aux assfam (on en cause plus bas)…
- Et le troisième étage est un élargissement ponctuel du RIFSEEP, avec une hypothétique majoration de l’IFSE (on en a causé plus haut) et « la possibilité offerte par le supérieur hiérarchique de reconnaitre l’investissement de l’agent dans cette période par le biais du CIA en fin d’année »…
Oui, vous l’avez compris, c’est la faveur accordée par le/la cheffe de valoriser le CIA en tenant compte de ces 2 mois de confinement sur une année entière de travail. Bref ce qui change cette année, c’est que rien ne change… le montant du CIA attribué à chacun restera arbitraire. Et à enveloppe budgétaire constante (ce qui semble s’annoncer), la valorisation de ces 2 mois se fera nécessairement au détriment du travail réalisé sur les 10 autres mois… ce qui veut dire que celles et ceux qui ont travaillé toute l’année mais qui ont été contraintEs d’être en ASA durant le confinement verront automatiquement leur CIA baisser !
Et les congés récupérateurs dans tout ça ?
Nous avions porté des propositions concrètes et argumentées sur ce sujet, considérant que la période inédite que nous venons de vivre nécessiterait un temps de repos récupérateur supplémentaire.
Bin non ! Le DGS nous dit avoir fait aussi son petit sondage et à l’en croire, 90% des gens qu’il a interrogé préfèrent la prime… parce que les deux c’est pas possible bien sûr !!!
Ah bon ? 90% de qui ? et de combien ?
Pouah… Sait pas ! Ça c’est du sondage de qualité !!
Et pour les assfam ?
Après l’aumône abjecte de 4,03€/jour sur 2 mois attribuée aux assistantes familiale en mai, pour soi-disant reconnaître le travail important des collègues, la colère s’est fortement exprimée.
L’exécutif a donc été contraint de revoir sa position et de passer une deuxième couche.
Un « complément » est donc annoncé :
- Pour les assfam accueillant 1 à 2 enfants en continu = 250€
- Pour les assfam accueillant 3 enfants et plus = 500€
- A cela, ils ajoutent 250€ dans le cas où, parmi les enfants accueillis, l’un d’entre eux « bénéficie d’une prise en charge en établissement spécialisé ».
Résultat, au total, en fonction de sa situation, l’assfam toucherait entre 500€ et 1000€.
Cette proposition est pour SUD insuffisante, car cette prime, basée sur des parts fixes et forfaitaires, ne prend pas suffisamment en compte de manière propositionnelle la charge de travail liée au nombre d’enfants accueillis.
D’autre part, le montant global est léger au regard des 75 jours ouvrés de confinement assurés par les assfam.
Enfin, cette prime ne peut cacher la nécessaire et urgente revalorisation salariale pour reconnaitre enfin les qualifications et compétences des assfam mises encore davantage en évidence durant cette période de crise sanitaire.
Le DGS a affirmé en réponse que cette question n’était pas écartée. Mais lorsqu’on lui a demandé de nous proposer un calendrier de négociations salariales pour les assfam, il est redevenu mutique !
Quant à la majoration exceptionnelle de l’allocation d’entretien de 5€/j/enfant, l’administration prévoit un versement jusqu’au 2 juin. Nous avons ré insisté pour que cette somme soit versée jusqu’aux vacances scolaires en cas de non re-scolarisation de l’enfant.
Pour les congés supplémentaires récupérateurs, notre proposition n’est pas retenue !
En conclusion, que dire ?
Le décalage entre leurs remerciements, leurs beaux discours et leur projet de prime est tel qu’il suscite beaucoup de rancœur.
Peut-être doit-on collectivement nous satisfaire de ce que le VP chargé de l’enfance et famille appelle « la reconnaissance du cœur » ?
Pourtant lorsque le DGS reconnait, encore hier à la visio, que « le Département est l’échelon territorial qui a tenu »… il a tenu grâce à qui ?
A lire certains toute la France en télétravail mérite une prime alors !!!!!! logique tout de même qu’elle soit méritée !!! ce n’est pas un cadeau mais une « récompense »
je pense que cela et bien calculer par le DGS en donnent à certaine personne et pas d’autre ou plus à l’un et moins au autre il entretienne la guère des servisses et ont le ses c diviser pour mieux Régnier c malheureux de voir que l’ont ne soit pas plus considéré par notre direction
ils pourront pas nous reprocher notre travail ci eu il ont du mal à mettre une valeur nous ont a fait le notre voir pour certain plus
merci a tout les personne qui s’investis pour défendre no valeur
Je me demande comment les cadres ont-ils pu évaluer le travail des agents en télétravail sans avoir pris la peine de les recevoir ou de les appeler pour savoir comment ils ont travaillé pendant cette crise??? D’autant plus que certaines personnes ayant été sur la liste ne répondent pas aux critères (injustice). De plus les agents n’ont pas été informé de cette liste, est-ce normal? (droit à l’information). Tous les agents se sont mobilisés et je dirais surtout en télétravail car quand on doit concilier vie de famille et avoir plusieurs casquettes (père ou mère, travailleur social et prof) nous avons été mobilisés et mobilisables tous les jours même tôt le matin ou tard le soir, même les Week-ends notamment en consultation de mails en cas d’urgence, et même pendant les congés que nous avons pris durant cette crise, car utilisant nos portables personnels nous avons reçu également des appels professionnels pendant cette période.
Le Département a tenu grâce à qui? Grâce à tous ces agents qui ont poursuivi leur activité alors même qu’ils pouvaient être en autorisation spéciale d’absence mais qui ne l’ont pas fait par conscience professionnel et justement pour ne pas mettre les services départementaux en difficultés.
Mais cette crise est loin d’être terminée et peut-être qu’on devra de nouveau y faire face, mais cette fois-ci il est moins certain que les agents se mobiliseront comme ils l’ont fait vu la reconnaissance qu’ils en ont eu…..
Nous sommes OK avec toi ! Ton commentaire devrait être lu par le DGS. Il reprend ce que beaucoup de collègues nous font remonter !
Bonjour à vous.
Je suis une AS en CDD de remplacement d’agents en arrêt de travail (renouvelée par trimestre), sur un site assurant une « mission critique ».
Personne à risque, j’ai principalement réalisé mon activité en télétravail du 18 mars au 11 mai puis en présentiel à 50% à partir de cette dernière date, avec reprise de réception physique du public.
Le télétravail implique l’utilisation de mon téléphone et ma ligne personnel ; mon imprimante, mon PC et mes fournitures personnelles ; mon électricité… etc… sans compter un temps de travail élargi pour palier aux difficultés techniques, organiser et rendre compte de l’activité en interne et s’adapter dans l’accompagnement des personnes.
Si cette prime ne m’est pas attribuée, d’autant qu’a priori, je ne suis pas soumise à l’entretien annuel, comment serais-je « dédommagée » des frais qui « normalement » incombe à l’employeur pour l’exercice de l’activité ???
Peut-être aurez vous cette réponse ou déjà posé la question… pour les contractuels mais non moins professionnels que nous sommes.
Bonjour Christelle,
Le décret sur le télétravail impose au patron de prendre en charge tous les moyens de communication et les frais qui y sont liés (abonnements, matériel, logiciels, communication et outils ainsi que leur maintenance).
Par conséquent, nous serions en droit de demander à minima, compte tenu du nombre de collègue ayant eu recours à leur matériel perso (téléphone et ordi), la prise en charge des abonnements téléphone et box.
Nous avons déjà posé le problème… pas de réponse. Nous en recauserons à l’occasion du CT.