Accueil familial : L’inhumanité institutionnelle
Le 15 décembre 2020, un enfant confié à l’aide sociale à l’enfance du Département du Nord s’est suicidé.
Fouad, âgé de 17 ans, avait été confié à l’âge de 10 mois à l’une de nos collègues assistante familiale, Marie-Céline Pottier. Cette dernière l’a accueilli, a pris soin de lui, l’a aidé à grandir durant 16 ans, jusqu’à son départ en retraite. Fouad a alors rejoint un foyer tout en restant en relation affective avec sa « Nanou », véritable repère pour lui, qui a continué à l’aimer et le soutenir.
Fouad né et élevé garçon avait entamé un processus de transformation pour exister en tant que fille. Madame Pottier l’accompagnait dans le début de ce parcours difficile. Fouad avait choisi de s’appeler Avril.
Marie-Céline a été totalement exclue du recueillement, des obsèques et n’a pas pu récupérer les vêtements d’Avril. Le prétexte : elle n’était plus employée par le Département ! Comme si la fin du contrat de travail signifiait la fin du lien, de la relation affective…
Marie-Céline nous a contacté pour nous faire part de sa colère, de son désarroi et de sa profonde tristesse.
Nous avons décidé avec elle de publier son interpellation de l’exécutif, tant son témoignage est révélateur de la manière dont sont considérées les assistantes familiales dans notre département.
Notre ancienne collègue attend toujours une rencontre avec le vice-président chargé de l’enfance-famille-jeunesse. Elle veut lui faire entendre la douloureuse expérience qu’elle a été contrainte de vivre et qui a aggravé le deuil auquel elle est confrontée pour que « plus personne ne puisse vivre la même chose ».
Pour lire l’interpellation de Marie-Céline, cliquez sur le document ci-dessous