Vaccination, Pass sanitaire, reculs démocratiques et sociaux : « Qui a éteint l’interrupteur du pays des lumières ? »
Depuis le début de l’épidémie du COVID 19, le gouvernement a révélé son amateurisme, son absence de politique sanitaire et son autoritarisme. Les décisions sont prises au coup par coup, souvent au mépris de toute logique de bon sens et par un seul homme entouré par des individus technocrates choisis par lui seul et d’un cabinet de Nudges*
Le gouvernement et ses communicants alimentent en permanence une confusion généralisée qui est le meilleur moyen pour s’assurer la tranquillité ; Lorsque les mots ne veulent plus rien dire, lorsque le mélange vérité/mensonge est constant, on ne peut plus distinguer le vrai du faux et se faire une opinion éclairée, le combat ne peut plus être mené sur le terrain de la raison. Tous les antagonismes s’exacerbent……… Les questions autour de l’obligation vaccinale ou du pass sanitaire se résument à des positionnements binaires, sans nuances, les pro et les antis s’opposent, prendre du recul, penser ne sont plus plus autorisés !!
Pourtant, si le gouvernement prétend lutter contre l’épidémie, il met en place avant tout des mesures qui l’arrangent politiquement en se moquant bien de leur efficacité. C’est la com’ qui prime, les effets d’annonce sont permanents, bien scénarisés et toujours contradictoires d’une semaine sur l’autre voir d’un jour à l’autre.
L’absurde n’est jamais loin : Pénurie de masques puis port obligatoire en extérieur, couvre-feux (dès 18h ! du jamais vu… même durant l’occupation) et confinements (inédits dans notre histoire) pour… au final… rien, surveillance des récalcitrantEs par des moyens technologiques sophistiqués MAIS aucun moyen supplémentaire pour l’hôpital où ils continuent de supprimer des lits (Castex ayant pu affirmer que si des lits étaient rouverts il y aurait plus de malades !!), interdiction des traitements précoces, aucune mesure de prévention généralisée, pas de distribution de purificateurs d’air dans les lieux publics et clos, les salles de cours, de classe, isolement des personnes malades sans aucune surveillance médicale etc…. La liste est bien trop longue pour être exhaustive !
En refusant de mettre en place une politique sanitaire réfléchie, planifiée, concertée et dotée des moyens nécessaires, le gouvernement et Macron en première ligne, plongent le pays dans l’impasse.
Parce qu’en réalité, c’est là qu’est le problème ! Pour lutter efficacement contre une épidémie comme le COVID19 et toutes ses conséquences, il aurait fallu plus de services publics pour plus de solidarité, un plan d’urgence pour l’hôpital et le système public de soin… mais ce n’est pas dans le logiciel libéral de Macron et ses équipes !
Cet échec cuisant les conduit à une gestion exclusivement policière et autoritaire de la crise. D’autant qu’ils ont fait en plus de cette épidémie une opportunité pour booster tous les projets ultralibéraux qu’ils comptaient mettre en place. Ils instrumentalisent cette crise sanitaire et la peur de la maladie comme un choc pour attaquer les conquis sociaux sans résistance (généralisation des plateformes en lieu et place des services publics, télétravail, surveillance des populations, contre réformes sociales etc.).
La startup nation est en plein boom ! Les mesures sanitaires, très contestées et inefficaces servent donc, avant tout, de contrefeux à des réformes anti sociales qui sont d’ailleurs annoncées dans le même temps (assurance chômage, retraite).
L’objectif réel du gouvernement c’est la destruction de tous les communs, de tous les espaces collectifs, de tous les lieux de réflexion, comme l’université par exemple, tous les espaces vécus comme des lieux de contestation possible. Le simple questionnement devient une dissidence. La concurrence doit partout remplacer la solidarité.
Si combattre le pass sanitaire est indispensable, il n’est pas possible de se limiter à ce seul combat !!!
Dans l’idéologie de Macron, la concurrence est à la base de tout, pas seulement en économie. C’est cette idéologie qui s’impose en se masquant derrière la lutte contre l’épidémie.
Le problème majeur et essentiel de l’obligation du pass sanitaire, au-delà du vaccin, c’est bien le contrôle social et la surveillance numérisée de la population, à la fois par les forces policières, mais plus seulement. Nous devenons chacun le flic de l’autre et c’est gravissime !!!! Cet instrument est une atteinte majeure aux libertés fondamentales. Il nous fait basculer dans une toute autre société…. On s’habitue à être scanné pour avoir accès à nos activités quotidiennes, on doit justifier, au mépris du secret médical le plus élémentaire, de notre sérologie pour nous déplacer. Jusque maintenant même les vaccinations obligatoires ne pouvaient pas être contrôlables, ni par les services de police ni par votre employeur, et maintenant nous pourrions peut-être perdre notre boulot si on ne peut pas ou veut pas fournir notre pass…… c’est délirant… surtout quand dans le même temps le ministre de la justice, mis en examen (le comble), lui, probablement vacciné, garde le sien !!
La plus élémentaire parcelle de liberté, comme celle de consentir à la disposition de notre corps, au choix du traitement, nous échappe !
Alors que nous nous indignons sur cette mise à sac de la liberté, la société capitaliste en roue libre devient totalement folle… C’est sûrement aussi pour une question de Liberté qu’une poignée de milliardaires crament leur trop plein d’argent pour s’envoyer en l’air quelques minutes dans l’espace, quitte à libérer 75000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère !!! Une tripotée de milliardaires dont Jeff Bezos, PDG d’Amazon, qui continuera grâce au pass Macron à s’enrichir !
La situation que nous vivons touTEs actuellement est caractérisée par un malaise généralisé et grandissant. Chacun se rend bien compte qu’il y a un problème. Maintenant c’est flag ! Beaucoup veulent résister mais il est difficile de trouver collectivement comment inverser cette logique oppressante.
Au Département du Nord, alors que la loi est encore en discussion à l’assemblée nationale, Dorianne Bécu, 1ère vice-présidente, le 19 juillet lors de l’assemblée départementale, annonçait procéder prochainement à l’obligation vaccinale de « tous les 836 soignants du Département ». Décidément ils ont un aussi grand respect pour les processus démocratiques que le gouvernement !! Le débat à l’assemblée nationale et la saisine probable du conseil constitutionnel comptent donc pour du beurre ?
Choisir de se faire vacciner ne signifie pas être suiviste ou soutien de la politique du gouvernement, ne pas choisir de se faire vacciner ne signifie pas être « antivax », complotiste ou irresponsable. Les absurdités et les mensonges continuels du gouvernement justifient tous les questionnements et les doutes.
Nous, agentEs du Département, devons sortir de ces clivages mortifères. Nous devons absolument nous ré autoriser à réfléchir et surtout à ne pas sombrer dans des oppositions stériles. C’est la condition pour pouvoir nous positionner rationnellement face aux décisions que ne manqueront pas de prendre dans les jours à venir l’exécutif et le directeur général des services.
Nous, SUD, organisation syndicale, exhortons l’exécutif et sa « haute » administration à ne pas imposer le pass sanitaire aux agentEs de la collectivité. Les dispositions sanitaires strictes mises en place depuis plus d’un an permettent de maintenir et de garantir le service public départemental en toute sécurité. De même, l’accès à l’ensemble de nos services par les nordistes (services sociaux, établissements culturels) doit être maintenu !
* La théorie du nudge (ou théorie du paternalisme libéral) est un concept des sciences du comportement, de la théorie politique et d’économie issu des pratiques de design industriel, qui fait valoir que des suggestions indirectes peuvent, sans forcer, influencer les motivations, les incitations et la prise de décision des groupes et des individus, au moins de manière aussi efficace sinon plus efficacement que l’instruction directe, la législation ou l’exécution. Le nudge, ou « coup de coude » en français, mais le mot est souvent traduit par « coup de pouce », est une technique pour inciter des individus ou l’ensemble d’un groupe humain à changer tels comportements ou à faire certains choix sans être sous contrainte ni obligation et qui n’implique aucune sanction. Cette méthode d’influence est qualifiée de « paternalisme libertarien » car elle permet de faire ses choix sans coercition.