Contre le Pass Sanitaire et une société de contrôles… SUD s’organise et appelle à résister !
En plein mois de juillet, cet été, le gouvernement a révélé une fois encore son cynisme et son autoritarisme.
Après les confinements et couvre-feux arbitraires imposés l’hiver dernier, un nouveau pas a été franchi dans les restrictions des libertés publiques avec l’instauration du pass sanitaire. Cette étape supplémentaire nous fait craindre l’atteinte d’un point de non-retour où ces diverses dispositions restrictives de liberté seraient réactivées régulièrement.
En accord avec Macron, au Département, l’employeur décide d’appliquer sans discernement les mesures gouvernementales. En conséquence, des populations et collègues en font les frais.
SUD décide donc de mettre son outil syndical au service de celles et ceux qui souhaitent entrer en résistance.
Si le gouvernement prétend lutter contre l’épidémie et pour la sécurité de toutes et tous, en fait, il met en place des mesures qui l’arrangent politiquement en se moquant bien de leur efficacité. Il ne cherche pas à protéger notre santé mais plutôt notre force de travail qui fait tourner la machine capitaliste.
Dans une période où c’est la com’ qui prime, les effets d’annonce doivent être permanents et bien scénarisés. Mais lorsque le storytelling s’emballe avec des contradictions d’une semaine sur l’autre parfois d’un jour à l’autre, cela suscite au mieux de la méfiance, voire du rejet et conforte les adeptes du complot…
Le gouvernement s’est contenté de mesures contraignantes et restrictives de nos libertés pour lutter contre la pandémie sans jamais remettre en cause les fermetures de lits dans les hôpitaux, le manque de moyens dans les EHPAD, les suppressions de postes dans le secteur public de la santé… Il se refuse à socialiser les vaccins, confortant l’opacité des recherches et des observations médicales. Les profits générés par l’achat massif de vaccins auprès de l’industrie pharmaceutique sont tout aussi opaques et donc suspectes.
Une politique de santé publique de prévention, dotée des moyens nécessaires et associant démocratiquement les populations n’est sciemment pas mise en œuvre.
Nous l’avons déjà affirmé ! Pour lutter efficacement contre une épidémie comme le COVID19 et toutes ses conséquences, il faudrait plus de services publics pour plus de solidarité, un plan d’urgence pour l’hôpital et un système public de soin… mais ce n’est pas dans le logiciel libéral de Macron et de ses technocrates !
Pass sanitaire et Obligation vaccinale, que prévoit la loi ?
La nouvelle obsession estivale de Macron et de sa clique est donc déclinée dans la LOI n° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, validée par le Conseil Constitutionnel, et le décret n° 2021-1059 du 7 août 2021 modifiant le décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire.
Le pass sanitaire :
C’est l’injonction de se conformer aux exigences suivantes : soit être vacciné.e totalement ou avoir un test négatif de moins de 72h, ou un résultat de test positif attestant du rétablissement du COVID depuis au moins 11 jours et valable jusqu’à 6 mois après l’avoir attrapé… Tout ça attesté par un QR Code qu’on doit avoir en permanence sur soi.
Ce pass est imposé depuis le 21 juillet pour l’accès aux lieux culturels, de loisirs, sportifs… , et depuis le 9 août, élargi à de nombreux autre sites… parmi lesquels figurent même les hôpitaux et centres de soins, sauf en cas d’urgence.
Conséquences : les populations voient leur accès à de nombreux services publics conditionné à un laissez-passer.
Bibliothèques, piscines, musées… Nombreux.euses sont les usager.es à en être exclu.es ! Et étape supplémentaire, depuis du 30 août, tous.tes les agent.es exerçant leurs missions dans ces services sont elles et eux aussi soumis.es au pass sanitaire, ou à défaut, mis en congés puis suspendu.es sans traitement jusqu’à ce qu’ils-elles obtempèrent et se vaccinent ; les test devenant payants à partir du mois d’octobre.
L’obligation vaccinale :
Après le temps des éloges (dans le discours… pas dans les actes), les professionnel.les de santé sont aujourd’hui pointé.es du doigt comme vecteurs de propagation du virus. Ils et elles sont soumis.es au chaud et froid depuis des mois : matraqué.es et, gazé.es sévèrement lors de leurs manifestations réclamant plus de moyens pour l’hôpital public avant la crise sanitaire… puis applaudi.es durant les confinements et , enfin dragué.es par les promesses du gouvernement de recréation de 14.000 lits et de revalorisation des métiers… aujourd’hui, l’article 12 de la loi du 5 août leur est dédiée!
D’ici le 16 octobre, infirmier.es, puéricultrices, sages-femmes, médecin, psychologues, auxiliaires de puériculture, auxiliaires de soins, pompiers…devront avoir eu toutes leurs doses de vaccin contre le SARS-CoV-2 pour pouvoir continuer à exercer leurs métiers.
La santé un bien public… La vaccination un outil parmi d’autres
Face à la liberté du commerce mondial, aux profits éhontés des grands groupes pharmaceutiques, à l’opacité sur les contrats passés avec les BigPharma, au refus de socialisation des brevets, nous défendons l’égalité de tous et toutes devant l’accès aux vaccins et traitements en France et dans les pays les plus pauvres.
Face à toute épidémie, dans le cadre d’une politique de santé publique digne de ce nom, nous sommes convaincuEs, à SUD, de l’importance de la place de la vaccination comme outil de lutte collectif contre la maladie.
Nous défendons une dimension collective de la santé, qui en fait un bien public. L’état de santé de chacun.e dépend d’abord de celui de tous et de toutes avant de dépendre de ses décisions personnelles.
Seulement voilà, nous affirmons que le contexte dans lequel la « campagne de vaccination » est actuellement menée ne permet pas une adhésion libre à cette action d’intérêt général. En effet, la vaccination est aujourd’hui imposée brutalement comme unique alternative face au COVID en excluant autoritairement toute politique de prévention, en refusant aux médecins la possibilité de prescrire des traitements précoces et en donnant des moyens insuffisants pour l’hôpital.
De plus, la communication du gouvernement renvoie la vaccination à un choix individuel culpabilisant assorti pour « les irresponsables » de mesures de coercitions inédites.
Dans ces conditions, imposer la vaccination est insupportable… surtout lorsque la menace de perdre son emploi pèse fortement !
A SUD, nous revendiquons l’arrêt des politiques néolibérales qui attaquent les droits fondamentaux des populations à disposer de l’accès gratuit et inconditionnel à la santé et aux services publics ainsi qu’à la liberté de circuler.
Le pass sanitaire, c’est l’accès conditionné aux services publics… c’est le contrôle de touTEs par touTEs !
Ces contrôles et filtrages à l’entrée des services sont en totale contradiction avec les valeurs fondamentales que nous portons : un service public en accès libre, gratuit, ouvert à tous et toutes, sans discrimination et sans justification de l’usage qui en est fait.
Il est à craindre un impact durable sur la fréquentation de nos services. Ce nouvel épisode sanitaire va entraîner : éloignement à long terme de certains publics, détérioration des relations de confiance construites au quotidien avec les usagerEs.
Le service public est un bien commun, socle des solidarités… il ne peut exclure et laisser à la porte tout ou partie de la population.
Au Département du Nord…
Au Département, notre employeur et sa « haute administration », comme à son habitude, appliquent les mesures du gouvernement sans discernement, de manière verticale, sans qu’aucun débat ne soit envisagé posant les questions des conséquences sur les populations accueillies dans notre service public et sur les collègues à qui on impose le pass et/ou le vaccin.
SUD s’oppose fermement à l’instauration de ce pass. Il est hors de question que nous collaborions à sa mise en oeuvre.
Au contraire, nous appelons l’ensemble des agentEs chargéEs de contrôler le pass à l’entrée des services (musées) ou auprès de leurs collègues à refuser d’être des vigiles !
Refusons de controler les pass !
Les missions de contrôle ne font pas partie de nos fiches de postes. Elles relèvent de missions de sécurité civile et répondent de fait à une réglementation stricte.
Pour procéder au contrôle du pass de la population où de nos collègues, l’administration doit nous donner une habilitation que nous sommes toutes et tous en droit de refuser !
La plupart des cadres ont d’ailleurs été destinataires d’un arrêté signé du DGS faisant état de cette habilitation. En aucun cas elle ne peut vous être imposée ! Compte tenu des responsabilités que cela implique (comme par exemple pour la gestion d’une régie) le devoir d’obéissance ne peut être invoqué pour vous contraindre à l’exécution de cette tâche.
Pour celles et ceux qui décident donc de ne pas collaborer et donc résister, nous vous invitons à rue signifier par écris à l’aide de cette lettre type (voir ci-dessous).
Résistons face aux menaces de l’obligation vaccinale !
Par ailleurs, bon nombre de collègues soumisES à l’obligation vaccinale ne souhaitent pas se faire vacciner ou refusent de présenter à leur hiérarchie la preuve de leur vaccination considérant, à juste titre, que cet acte est médical et donc couvert par le secret.
Les termes de la loi Macron entrent donc en conflit juridique avec le secret médical.
Pour faire face aux pressions, au risque de sanctions, de suspension de salaire, de mobilité contrainte ou de licenciement, SUD met son outil syndical à disposition.
Nous déposons un préavis de grève qui permet :
- Individuellement (en étant gréviste) de se protéger en se retirant de son activité sans courir le risque d’une sanction ou d’un licenciement
- Collectivement de s’organiser et construire ensemble des réponses juridiques ou d’actions face à l’obligation de vaccination ou de présentation du pass.
Des résistances s’organisent partout !
Ce mercredi 8 septembre de 18h à 21h, dans la grande salle de la Bourse du Travail (bd de l’usine à Lille-Fives), une première « assemblée populaire » est organisée et ouverte à toutes et tous !
L’objectif est de mettre dans une même salle toutes les personnes qui refusent de vivre dans cette société de contrôle pour échanger et construire ensemble des réponses à la hauteur de la brutalité des mesures gouvernementales.
Venez y nombreuxSES !