E-coffre et démat’ des fiches de paie : Comment se faire digitaliser ?
Il y a quelques jours, nous avons toutes et tous reçu un courrier du DGS à notre domicile.
Un courrier portant sur la question de nos fiches de paie… De quoi s’agit-il ? Du chiffre inscrit en bas à droite ? Euh… non ! Pourtant, on aurait bien évidement préféré qu’il nous annonce une augmentation de nos salaires (on en a bien besoin !!)…
Il s’agit juste de nous annoncer l’initiative de l’employeur de dématérialiser nos bulletins de paie.
Ah bon ? Pourquoi ? Parce que, écrit-il, « le Département s’est engagé vers une Administration durable, responsable et exemplaire. »
Ah ah ah ah !!!! 😊
« Responsable » et surtout « Exemplaire », bien sûr, comme le nouveau président et son directeur de cabinet qui viennent de claquer 100.000 euros d’argent public pour se payer des grosses bagnoles diesel ! – voir ICI
Durable ?
La numérisation généralisée serait un geste écologique ? durable ?
Et en plus « c’est moderne » ! Faut pas refuser de vivre avec son temps nous dit obsessionnellement le vice-président des RH, JL DETAVERNIER, qui tourne en boucle sur le sujet depuis 6 ans !
Toutes les études prouvent que la généralisation de la dématérialisation, associée à l’augmentation des échanges courriels sont extrêmement énergivores et contribuent irréfutablement à la pollution et au réchauffement climatique.
Pourquoi ?
D’abord parce que pour numériser et échanger des données, il faut des machines !
Ça part des plus de 5000 PC portables et des milliers de smartphones distribués en 2020 et 2021 dans les services du Département, aux immenses disques durs des Datacenter, qu’on appelle plus poétiquement « nuages » (clouds), où sont stockés toutes les données.
Pour la construction de ces machines, l’extraction de minerais rares est exponentielle et provoque pollution des sols, épuisement des ressources naturelles et exploitation de la main d’œuvre, souvent très jeune !
Parce qu’ensuite, rien que le fait de cliquer sur « envoyer » pour un courriel, par exemple, pollue.
Et on constate toutes et tous que rien qu’au taf’, les emails ont pris la place de tous nos échanges. Combien de courriels je reçois de mon/ma chefFE ou de ma/mon collègue qui se trouve à 2 portes de mon bureau ?
En France sont échangés, par jour, plus d’1,4 Milliards de courriels ! Et l’ADEME, affirme que 100 salariés qui envoient des e-mails professionnels sur une année correspond, en rejet de CO2, à 14 aller-retours Paris –New York en avion, soit 13,6 T de CO2… Ici donc au Département : l’équivalent de 1400 AR Paris New-York en avion.
L’ouverture d’un « coffre-fort numérique personnel » pour chacunE d’entre nous d’une capacité de 10 Go ainsi que la numérisation automatique de nos bulletins de salaires ne sont donc absolument pas un geste écologique !!!
Et pourtant, notre employeur fait le choix d’y recourir… alors qu’il n’en était nullement obligé !
Coût de l’opération : plus de 100.000 €/an… et ce n’est qu’une estimation donnée sur le fil par la DRH. Somme attribuée à un prestataire (une entreprise privée) qui a donc la charge de collecter toutes nos données et fiches de paie, ainsi que tout ce qu’on souhaite y mettre « gratuitement et à vie », comme qui dit le DGS !
Le DRH a même tenté de nous vendre le truc en affirmant que ce « coffre-fort numérique » est une magnifique initiative « qui vous permettra d’y mettre vos factures de Leroy Merlin »… sans blague !! 😊
Par contre, ils ne vous disent pas que l’impression de vos fiches de paie sera donc, en cas de besoin à votre charge… que certains prestataires se déclarent irresponsables en cas d’intrusion dans le e-coffre ou en cas de perte de données, que le risque autour de la sécurisation des données existe bel et bien, tout comme le risque de crashs des données qui s’est produit, par exemple, au printemps dernier à OVH (Est France) qui a conduit à la perte de toutes les données du CGOS (équivalent du CNAS) par exemple…
Et en plus, dans le cas où l’entreprise privée arrête son activité et que l’employeur tarde à trouver une solution de rechange, vous ne disposez que de 3 mois pour récupérer toutes vos données perso et fiches de paie.
Bref, vous l’avez compris, à SUD, nous avons voté contre cette disposition lors du Comité Technique de juin.
Et il semblerait, selon nos informations, que de très nombreuSESx agentEs sont aussi opposéEs ou méfiantEs que nous… au point que la direction de la communication du Cabinet s’interroge sur la « pédagogie » à mettre en place pour convaincre.
Parce que bien sûr, si nous nous opposons à ce e-coffre et à la démat’ de nos bulletins de paie, c’est parce que nous n’avons pas compris son utilité… Qu’est-ce qu’on est bête !!
Nous conseillons donc à l’ensemble des collègues de refuser cette dématérialisation soi-disant moderne.
Utilisez le courrier type joint à la lettre du DGS (il est pas mal… le courrier).
B. HUS donne comme date limite le 21 octobre, mais sachez que nous pouvons nous y opposer à tout moment, même une fois que la dématérialisation est mise en place. Le patron aura donc maximum 3 mois pour stopper et revenir à l’envoi papier de notre fiche de paie (article D. 3243-7 du Code du Travail).