élection présidentielle : une bouffée d’oxygène ! Une bouffée d’espoir ! Siouplé !
En tant que syndicat, on nous dénie souvent le droit de prendre part au débat politique. De cette injonction à la neutralité, certaines organisations syndicales en font leur marque de fabrique affirmant une soit disant « indépendance » avec comme slogan « nous sommes apolitiques »… Pourtant ce sont le plus souvent celles-là qui soutiennent les actions et positions du gouvernement ou des exécutifs politiques dans les collectivités.
À SUD, nous pensons que toute décision, prise à l’échelon local ou national est politique et qu’elle détermine le monde dans lequel nous vivons. Et ce monde… depuis plusieurs décennies… devient de moins en moins vivable. De moins en moins respirable !
Qui peut soutenir le contraire ?
En quoi ?
Bin… Augmentation des inégalités par exemple !
Alors que la production de richesses ne cesse d’augmenter, leur répartition est de plus en plus inégalitaire : en France, 9 Millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté… 8 Millions de personnes soumises à l’aide alimentaire… 12 Millions de personnes n’ont pu se chauffer correctement cet hiver… alors que les plus riches continuent de s’enrichir !
Le rapport très récent de l’ONG Oxfam indique que les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse durant la crise sanitaire. Elles possèdent à elles seules autant que les 40% les plus pauvres en France. Il indique également qu’avec les 236 milliards supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires français, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque françaisE.
Cette situation incontestée et insupportable n’est pas due à un phénomène naturel, comme une tempête, un pic de froid… Non c’est le résultat de décisions politiques ici, en France, tout au long de ces dernières années !
Est-ce ça le progrès, la modernité ?
Un monde aussi où les libertés sont nettement en recul.
C’est systématiquement par l’angle de la protection, de la sécurité des personnes que des mesures liberticides en période de « crise » (attentats, épidémie) sont décrétées pour être ensuite banalisées et inscrites dans le droit commun.
L’inflation des lois sécuritaires et même répressives est constante d’année en année. Et pour quel résultat ?
Vivons-nous dans un pays plus apaisé, moins « dangereux » ?
Euh… Difficile de l’affirmer, surtout lorsque sur le plan écologique aussi, nous courrons à la catastrophe.
Un monde en danger pour sa survie !
La prédation sur le vivant du système dans lequel nous vivons depuis des décennies est maintenant clairement démontré. Pourtant ce système ne se remet pas en cause. La course effrénée aux profits et le productivisme se poursuit !
Et les petites initiatives individuelles du quotidien, comme « les Colibris », aussi louables soient-elles, ne suffisent plus !
Le tout dernier rapport du GIEC (c’est le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat rattaché à l’ONU) affirme qu’il nous reste 3 ans pour prendre les décisions radicales permettant de limiter les effets du changement climatique et préserver un monde vivable.
3 ans… 3 ans !!! C’est moins que le mandat qui sera confié au/à la prochainE présidentE de la République !
Alors oui, à SUD, nous ne pouvons rester « neutre ».
Nous sommes militantEs, adhérentEs d’une organisation de travailleuSES qui luttent pour une transformation sociale, condition pour que nos vies à toutes et tous s’améliorent.
Et nous sommes aussi des agentEs du service public !
Service public, bien commun non marchand, patrimoine de celles et ceux qui n’en n’ont pas, garant de la solidarité partout et pour touTEs.
A ce titre, nous défendons un service public fort et inconditionnel pour l’hôpital, l’école, l’institution judiciaire, le service social, l’accès gratuit l’eau, l’énergie, les transports…
Il faut donc urgemment le restaurer partout où il a été supprimé ou détérioré, le développer là où il est aujourd’hui absent.
Enfin nous sommes des femmes et des hommes citoyennes et citoyens concernéEs et actrices et acteurs de la vie quotidienne.
Face aux désastres démocratiques, sociaux et écologiques, beaucoup de candidatEs qui nous demandent de voter pour elles/eux ne proposent pas moins que de continuer dans la même direction où même d’accélérer la cadence.
D’autres y ajoutent le racisme et le fascisme comme fondements de leur politique, pour tout aggraver !
Pourtant, nous, nous sommes convaincuEs que nous sommes à un carrefour historique. Tout peut changer pour que rien ne change ou tout peut vraiment changer !
Des mesures sociales urgentes doivent être prises
Le niveau de vie et le pouvoir d’achat doivent arrêter immédiatement de se dégrader. Des mesures de blocage des prix doivent être prises tout de suite. La lutte contre la précarité doit être une priorité. Le SMIC doit être augmenté maintenant dans des proportions qui permettent d’en vivre (cela ne peut pas être en dessous de 1400€/net/mois)… mécaniquement, de ce fait, les salaires augmenteront tous et le niveau de cotisations sociales financera notre sécurité sociale, notre assurance chômage, nos retraites.
Pour que nous puissions travailler tous et mieux, la réduction importante du temps de travail est impérative.
Réduction du temps de travail sur la semaine, sur l’année, sur la vie. 32h/semaine c’est possible !
La retraite à 60 ans aussi (le Comité d’Orientation des Retraites le confirme) !
La démocratie doit être restaurée
Le niveau d’abstention grimpant d’élection en élection démontre la défiance et le désintérêt. Le fonctionnement des institutions, de toutes les institutions, doit être transformé. Les éluEs, touTEs les éluEs doivent rendre des comptes et doivent être destituéEs s’ils/elles ne respectent pas leurs engagements.
Des changements doivent être opérés
Les modes de production et de consommation doivent être sans délai radicalement transformés. Un plan général qui prend en compte les tenants et aboutissants et qui organise les actions à mener doit être mis en place tout de suite. Nous n’avons plus le choix !
A SUD nous avons donc pris la décision de nous adresser à vous, collègues, pour vous appeler à vous mobiliser dès ce dimanche 10 avril.
Avec notre carte d’électeurRICE, refusons le scénario d’il y a 5 ans.
Ni Macron… Ni Le Pen !
C’est plus possible ! Ne nous infligeons plus ça !
Ne votons pas contre nos intérêts collectifs !