La prévention et protection l’enfance souffrent des mêmes maux que l’hôpital public !
La condition des enfants victimes de violences confiés au Département du Nord ne cesse de se dégrader.
Les professionnelLEs de la prévention et la protection de l’enfance des services du Conseil Départemental du Nord n’en peuvent plus.
Ils et elles refusent d’assumer les défaillances graves de l’Institution et ne veulent plus participer à la maltraitance supplémentaire infligée aux enfants et leurs familles.
De nombreux médias commencent à faire l’écho depuis plusieurs jours de la situation dramatique pour les enfants et leurs familles et insupportable pour les professionnelLES du travail social :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/emissions/jt-1920-nord-pas-de-calais
Les équipes de l’Aide Sociale à l’Enfance et d’accompagnement des familles d’accueil du secteur de Roubaix – Tourcoing exercent depuis 3 semaines leur droit de retrait pour se protéger de conditions de travail qui impactent gravement leur santé physique, psychique et qui les mettent en insécurité quant à leur responsabilité pénale qui pourrait être engagée.
Ils et elles refusent également de représenter l’institution lors des audiences convoquées par les Juges des Enfants. En effet, il n’est plus possible pour eux/elles de cautionner les conditions dans lesquels ils/elles sont contraintEs d’exercer leurs missions, qui mettent souvent plus les enfants en danger qu’elles ne les protègent.
Les collègues travailleurs sociaux font remonter la profonde pénurie de moyens d’accueil des mineurs à protéger. L’accroissement du nombre d’enfants confiés par les juges laissés chez eux sans protection devient exponentiel…. Tout comme le nombre d’enfants ballotés d’un lit à un autre, d’une structure à une autre, d’une famille d’accueil à une autre devient banale, ce qui est dévastateur et inflige une maltraitance supplémentaire. Nos collègues ne veulent plus cautionner ça, n’en peuvent plus !
Le Département du Nord, auteur de maltraitance sur enfants !
Christian POIRET président du Département du Nord, et son exécutif portent une lourde et grave responsabilité dans la situation.
Sa politique gestionnaire brutale et destructrice, alors qu’il était vice-président des finances, a supprimé des moyens massifs (700 places d’accueils et 300 suppressions de postes de travailleurs sociaux en 3 ans) !
Face aux actions des travailleurs sociaux, à la multiplication des alertes, des déclarations de dangers graves et imminents, des droits de retraits, des arrêts de travail, mais sans aucune concertation, C. POIRET pond un « plan de 10 mesures pour la protection de l’enfance », dont il fait largement la publicité.
Il n’a rien compris, ni retenu des événements passés, de la mobilisation massive des agentEs du Département fin 2018… Il ressort la même recette, celle d’effets d’annonces sans évaluer, ni tenir compte des besoins immenses remontés par les professionnelLEs de terrain… Il affirme cyniquement ne pas être comptable des coupes budgétaires avant juillet 2021 (son élection en tant que président du CD59), alors qu’il en était l’architecte en tant que 1er vice président des finances !!
Un plan comm’ en guise de rustine !
150 places d’accueil supplémentaires, sans préciser où, de quel type, sur l’ensemble du département, qui s’ajouterait au 200 déjà recréé selon lui depuis 2019… cela ne fait jamais que la moitié de places supprimées alors que la pénurie s’annonçait déjà.
150 places d’accueil sur tout le département alors que rien que sur Roubaix – Tourcoing, 120 enfants sont sans solution d’accueil e t que sur Valenciennes, les collègues annoncent qu’il leur manque 180 places !
300 places fictives en famille d’accueil ! Pas de recrutement possible… puisque pas ou très peu de candidatures. Et sur Roubaix- Tourcoing, les assistantes familiales sont au maximum de leur capacité d’accueil… Des consignes d’accélération d’embauches dans des conditions dérogeant la légalité puisqu’il est question de confier des enfants à des assistantes familiales qui n’auraient pas suivies les 60h de formations obligatoires avant le premier accueil.
29 créations de postes de travailleurs sociaux à l’Aide Sociale à l’Enfance… bien loin des besoins criant et sans aucune assurance que ces postes seront pourvu puisque le Département rencontre des difficultés de recrutement. Difficultés générées par les conditions de travail déplorables et l’absence totale d’attractivité (C. POIRET refuse d’attribuer « la prime Ségur » aux travailleurs sociaux et médico-social qui en relèvent).
Le ras-le-bol s’étend !
Les annonces de l’exécutif ne sont pas de nature à endiguer le mal-être croissant.
En effet, ce jeudi 23 juin en assemblée générale, les travailleurs sociaux de Roubaix et Tourcoing ont décidé de maintenir leur mouvement…
À Maubeuge, c’est une équipe complète qui est aujourd’hui en arrêt de travail. Reste en poste un retraité rappelé récemment.
À Tourcoing, c’est maintenant une équipe d’assistante sociale de quartiers ( polyvalence de secteur) qui est décimée… les droits de retrait continuent à tomber
À Valenciennes, Lille, des alertes sont remontées
…
Face à cela, le Directeur Général des Services dit compter sur le président de la République qui a dit vouloir faire de la protection de l’enfance la cause de son nouveau quinquennat… On n’est pas sorti de l’auberge puisqu’ils appliquent les mêmes recettes et politiques de réduction des dépenses publiques et donc des services publics.
La prévention et protection l’enfance souffrent des mêmes maux que l’hôpital public !
La situation des professionnelLEs du travail social et médico-social exerçant leurs missions en prévention et protection de l’enfance est identique à celle de tous les personnels de soins du pays.
La rationalisation, les coupes budgétaires, les logiques comptables et gestionnaires déshumanisées mises en oeuvre au niveau national par Macron et localement par C. POIRET, président du Département du Nord, brisent les enfants, leurs familles et tous les professionnelLEs agissant auprès d’eux !
Un plan d’urgence de création massive de places d’accueils adaptées (et supérieur au nombre d’enfants placés) doit se déployer sur l’ensemble du territoire pour offrir à chaque mineur un accueil digne et protecteur !
Un plan d’urgence de déploiement de moyens humains en personnels qualifiés (travailleurs sociaux et médico-sociaux) doit être opérés avec une revalorisation attractive des métiers et des statuts !