C’est le chaos pour la protection de l’enfance, mais C. Poiret tient une forme olympique !
Parce que l’état de la protection de l’enfance s’enfonce, SUD, syndicat majoritaire au Conseil Départemental du Nord, appelle les travailleurs sociaux et médico-sociaux à la désobéissance hiérarchique
Alors que Premier Ministre ATTAL vient (enfin) d’annoncer la constitution définitive de son gouvernement, le secrétariat d’État à la protection de l’Enfance (grande cause nationale selon Macron) est une nouvelle fois supprimé !
Et pourtant l’état de la prévention et de la protection de l’enfance s’enfonce toujours plus nationalement et plus particulièrement ici au Département du Nord, département le plus touché par le nombre d’enfants à protéger.
Il est notoire maintenant que ce sont les choix budgétaires décidés par l’exécutif du Conseil Départemental qui aggravent la situation dans le Nord : pénurie de places d’accueil qui fait que plus de 1100 enfants devant être protégés par décision de justice sont sans solution, plus de 800 signalements de danger (Informations Préoccupantes), rien que sur la métropole lilloise, ne sont pas évaluées (pour certains depuis un an !).
Mais tout dernièrement, on vient de franchir encore un stade en absurdie : des assistantes sociales de secteur et des familles se voient refuser des mesures de protection dites « administrative » pourtant prévues par la loi (Code de l’Action Sociale et des Familles). « Par manque de moyen », notifié par écrit pas la hiérarchie et donc assumé, les mesures ne seront pas mises en oeuvre !! Bref, la famille demande de l’aide et on doit lui expliquer comment s’en passer. Un non-sens, une folie !
Comment se passer d’une protection pour son bébé quand on vit dans la rue, enceinte, qu’on est soit même mineure, et qu’on est sur le point d’accoucher ?
Comment se passer d’une protection pour ses 2 enfants, malgré le déchirement de la séparation, quand on vit dans la rue et que la plus grande de 16 ans a été agressée et la plus petite de 9 ans a besoin de soins médicaux etc, etc, etc
L’aide est refusée mais les familles sont réorientées sur les travailleurs sociaux démunis !! Que doivent-ils/elles faire ? Les accueillir chez eux/elles ?
Et dans le même temps, on interdit aux collègues de transmettre à l’autorité judiciaire (Parquet des Mineurs, Tribunal pour Enfants) ces situations de danger abandonnées et qui se dégradent !
Bref ! des gamins sont laissés sciemment en danger (en plus de tous ceux pour lesquels la justice a prononcé une mesure de protection et qui sont abandonnés chez eux), des bébés meurent à Lille…, des adolescentes se suicident sur Roubaix… parce que nous n’aurions plus les moyens de les prendre en charge… Dans la 6ème puissance mondiale ?
Dans un Département capable de dépenser 500 000 euros pour une teuf d’un week-end pour la réouverture du musée Matisse de Cateau-Cambresis ? Des choix sont faits et ils sont innommables, d’une brutalité effarante !
L’exécutif départemental, et Christian Poiret en première ligne, ne se sentent absolument plus responsables de ce qu’ils font, ou ne font pas d’ailleurs, et « c’est le premier ressort de la banalité du mal » (Hannah Arendt).
Des enfants en danger qui devraient être placés, sur injonction de la justice, et qui ne le sont pas ; des informations préoccupantes qui devraient être évaluées et qui ne le sont pas ; des parents qui demandent de l’aide, ou y consentent, qui sont abandonnés à leur sort, la protection de l’enfance, pas seulement 1ère mission du Département, mais aussi socle fondamental de notre société, n’intéresse pas du tout C. Poiret qui préfère faire son kéké avec les jeux olympiques et le tour de France. Le comble de l’indécence.
Sur la base de l’article 226-14 du code pénal, SUD appelle l’ensemble des travailleurs sociaux et médico-sociaux à désobéir aux injonctions hiérarchiques et à signaler directement auprès de la Justice les situations de danger qui sont aujourd’hui bloquées par le Département !
De plus en plus d’équipes dans les Maisons Nord Solidarités se rassemblent pour décider de futures autres modes d’actions.