Procès de Châteauroux : la colère des enfants est notre colère !!
PrésentEs au procès de Châteauroux, nous, travailleurs sociaux et médico-sociaux du syndicat SUD au Département du Nord, prenons connaissance et la mesure de l’ampleur du désastre de l’affaire mettant en cause des « familles d’accueils » dans lesquelles l’Aide Sociale à l’Enfance du Nord a placé des enfants illégalement durant plusieurs années.
Nous sommes admiratifs du courage dont font preuve ces, maintenant, jeunes adultes qui ont témoigné ce matin leur calvaire face à leur bourreaux.
Angélina, Mathias, Maéva et tous les autres, qui aujourdhui tentent encore de se relever, se reconstruire, font preuve d’une force incroyable, en portant à la barre des témoins, leur histoire et leur détermination à faire reconnaitre leur statut de victimes pour que ce qui s’est passé ne puisse plus se reproduire.
Ils et elles affirment en vouloir fortement à l’ASE. L’institution départementale, censée les protéger, les a exposés à des actes de violences physiques, psychiques et sexuelles insupportables.
En tant que travailleurs sociaux, NOUS LES CROYONS… nous les soutenons.
Nous nous associons à leur incompréhension, leur indignation.
Il est incompréhensible et inadmissible qu’aucun responsable de l’ASE du Nord ne soit appelé à s’expliquer lors de ce procès.
Le président du Département du Nord n’a même pas voulu se constituer partie civile… incapable encore aujourd’hui de protéger ces enfants.
Les positions tenues par JR Lecerf, président du Département du Nord en exercice au moment où les professionnelLEs alertaient, sont indignent !
« Ni coupable, ni responsable », affirme-t-il.
Pourtant ce procès de Châteauroux, c’est aussi le procès du Département du Nord !
C’est le procès de leurs décisions politiques ! C’est le procès de leurs choix financiers !
Jean René Lecerf et l’actuel président Christian Poiret portent la lourde responsabilité de la destruction de notre service public de prévention et de protection de l’enfance.
Nous alertons depuis 2018 de la pénurie sciemment organisée des moyens : 350 suppressions de postes sur le terrain et 700 places d’accueils supprimées entre 2015 et 2018.
Au delà des fautes personnelles qui sont à identifier, les dysfonctionnements découlent de la pénurie de moyens, du désengagement du Conseil Départemental, de l’État.
Aujourd’hui plus de 1200 enfants dont nous avons la mission de protéger devraient être placés et ne le sont, soit pas du tout, soit ballottés d’un lieu à l’autre. Les enfants de l’ASE, ils vont là où il y a de la place quand il y en a… ça conduit à ne pas prendre le temps de vérifier, d’écouter, et ça les détruit.
Une dégradation continue qui met en danger chaque jour des enfants et exposent les professionnelLEs à une perte de sens et des conflits de valeurs insoutenables.
Nous n’avons pas fait ce métier là pour ça !
Nous ne voulons plus être complices malgré nous !
Face à cela, avec nos collègues, nous nous mobilisons sans arrêt. Au printemps dernier encore nous manifestions, avec les juges des enfants du Tribunal de Lille et d’anciens enfants placés, sous les fenêtres du président. Fenêtres et portes restées closes… un mur de silence et d’indifférence pour seule réponse.
Ça suffit maintenant ! Cela doit cesser !
Absent lors de ce procès, le président du Département devra finir par en répondre et assumer sa responsabilité face aux conséquences de ses choix politiques et budgétaires.
Merci pour ces propos. Les responsables de l’ASE du Nord auraient dû être sur le banc des accusés.
Il faut arrêter de se cacher derrière l’institution mais bien nommer les responsables à l’origine de ces placements. :
– pour montrer qu’il n’y a plus d’impunité et que ce sont bien des personnes censées protéger les enfants confiés qui ont pris ces décisions terribles.
– pour passer l’envie aux suivants de manquer de vigilance.
– par respect pour les victimes qui ont été tellement digne, on ne peut pas dire que ça soit le cas du Président du Département.
– et tout simplement pour que ces horreurs cessent, que les Présidents ou Présidentes des départements prennent leurs responsabilités.
Honte à eux et respect aux victimes. #onseralà!
Membre du Comité de Vigilance des Enfants Placés mais également une personne révoltée, indignée sur le sort des enfants de la République.