Au Département du Nord, la résistance monte d’un cran !
Mardi 1er mars, nous étions près de 1000 agents du Département du Nord, en grève et rassemblés sur le parvis de l’Hôtel des Services à Lille. Nous avons pénétré dans le bâtiment pour démontrer notre détermination à, cette fois-ci, nous faire entendre.
Agents de la voierie, médecins, travailleurs sociaux, agents technique des collèges, psychologues, administratifs, assistants familiaux, agents de la culture et des musées, infirmières et puéricultrices de la Protection Maternelle et Infantile, salariés de la Maison départementale pour les Personnes handicapées (MDPH), gardes départementaux des espaces naturels sensibles, nous étions tous là pour défendre le service public à destination de l’ensemble des nordistes … Service public départemental que nous assurons quotidiennement.
Ce service public concerne l’ensemble des nordistes dans leur vie quotidienne. Ce sont les agents techniques impliqués dans la communauté éducative des 202 collèges du département présents chaque jour auprès des enfants. Ce sont des équipes médico-sociales qui accueillent et soutiennent chaque jour les nordistes dans leurs difficultés quotidiennes. Ce sont les ouvriers de la voierie qui entretiennent l’état des routes et sécurisent chaque jour nos déplacements. Ce sont les agents des musées et des médiathèques qui contribuent chaque jour à rendre accessible et promouvoir la culture pour le plus grand nombre. Ce sont les équipes de PMI présentent chaque jour dans les maternités pour accompagner tous les nouveaux parents … etc.
Toutes et tous, nous nous opposons au projet de JR LECERF et de son exécutif de destruction de ce service public.
Notre employeur veut faire passer en force des restructurations massives de services et directions sans aborder la question humaine. Cette manière de procéder intolérable réduit le personnel, chacun d’entre nous, à une simple variable d’ajustement et annonce de nombreuses suppressions de postes … un véritable « plan social » ! Suppressions d’emplois publics avec leurs missions associées, par exemple, dans les collèges où à terme 800 emplois publics disparaîtront et seront partiellement transférés au secteur privé.
Occupés au salon de l’agriculture à soigner une partie de leur électorat, JR LECERF et ses vice-présidents étaient absents mardi. Le Directeur Général des Services, présent, a refusé d’écouter les agents mobilisés, s’est enfuit et retranché dans les locaux de la préfecture.
Déterminés à défendre le service public et nos outils de travail, nous avons occupé les bureaux du président et du DGS avec la ferme intention d’obtenir l’ajournement sine die du Comité Technique convoqué le 2 mars par l’exécutif qui comptait bien ce jour sceller son projet politique dévastateur.
Projet concentré dans 13 rapports dont les mesures génèrent déjà maltraitance envers les agents par des méthodes de gestion du personnel brutales et aveugles … méthodes qui ont déjà malheureusement fait leurs preuves ailleurs et qui ont provoqué des drames humains ainsi qu’un climat délétère dans les collectifs de travail : modification arbitraire et imposée des fiches de postes, obligation de repostuler sur son emploi, mise en concurrence des salariés entre eux par l’introduction de la rémunération au « mérite » supposé, baisse des moyens et en même temps augmentation du temps de travail, limogeage sans ménagement d’agents et de contractuels réduits à n’être que des « Kleenex », etc.
Pour seule réponse, l’exécutif a demandé aux forces de l’ordre de tous nous virer sous prétexte que nous occupions illégalement un service public et que nous entravions son bon fonctionnement. Le comble ! C’est nous, agents, qui faisons et sommes ce service public !
Les centaines d’agents qui ont pris possession d’une partie du bâtiment, malgré leur colère, se sont contenu et n’ont commis aucune dégradation matérielle. Dans les bureaux feutrés des 6 et 7ème, moquettés et pourvus de canap’ et fauteuils en cuir, seuls des petits messages ont été laissés au rouge à lèvre sur quelques vitres et miroirs du style « Lecerf brame, nous on rame ! », quelques brochures de comm’ du patron ont été transformées en confettis, le bar du septième a été soulagé de 2 bouteilles de champagne RUINART (millésime 2009 à 80€ la bouteille). Une chaise design Stark a été cassée devant plusieurs dizaine de témoins par un policier des renseignements généraux … bref on est très loin de l’invasion des barbares, les propos véhiculés depuis sont totalement contraires à la réalité, et des centaines d’agents peuvent en témoigner !!
Compte tenu du refus d’ajourner le CT, hier, les représentants du personnel, membres de l’intersyndicale CFTC, CGT, CNT, FO, FSU et SUD, mandatés par les salariés, ont refusé comme ils s’y étaient engagés de siéger au Comité Technique, convoqué à 14H30 dans une salle bunkérisée de la Préfecture. En conséquence, face à la position de la majorité des élus du personnel, JR LECERF, très colère, a été contraint de reporter la séance alors qu’il voulait que ce CT ne soit qu’une simple formalité … comme quoi le mépris peut prendre aussi des formes policées.
Vraisemblablement très surpris par l’ampleur de la résistance à son projet qu’il croyait indiscutable, JR LECERF est dans l’obligation d’allumer en permanence des contre-feux par des actions de communication qu’il compte amplifier par des courriers adressés directement au personnel.
Pour SUD, comme pour l’intersyndicale, il est important que chaque agent s’engage dès aujourd’hui, et les jours qui suivent, dans les assemblées générales organisées sur l’ensemble du territoire départemental pour décider collectivement des suites des mobilisations et actions.