Grèves SNCF : Les solutions proposées par SUD… pour que la grève ne s’éternise pas
Jean-René Lecerf, président du Conseil Départemental du Nord, et sa « haute administration » ont osé publier ce jour un post sur contact annonçant des mesures d’adaptation pour tenter d’endiguer les conséquences de la grève massive des cheminotEs qui s’annonce dès mardi.
D’une part, il fait comme si le combat des cheminotEs ne nous concernait pas et qu’il fallait s’en protéger. Il oublie délibérément donc que les cheminotEs se battent pour sauver notre service public du transport ferroviaire et leur « convention collective » (statut) qui le garantit.
Comme nous avons, nous aussi d’ailleurs, toutes les raisons de le faire au sein de la fonction publique et plus particulièrement dans notre collectivité.
Ainsi le combat des agentEs de la SNCF n’est pas isolé, ni corporatiste et encore moins éloigné de notre propre condition. Ils et elles mènent une lutte d’intérêt commun.
Depuis des années, nous constatons le démantèlement de tous les services publics, que nous vivons au Département du Nord concrètement par
- les réorganisation/restructurations permanentes, la suppression massive de postes,
- l’entretien délibéré de sous-effectifs dans les services,
- la privatisation entre autres des missions d’entretien et de cantine dans nos collèges et dans la Direction des Moyens Généraux, la dégradation de nos conditions de travail,
- la brutalité croissante d’un management comptable et
- la perte de sens des missions d’intérêt général qui rend malade, tous les jours, de plus en plus de collègues.
D’autre part par sa réaction, Lecerf démontre qu’il a bien perçu le retentissement de la journée d’action du 22 mars au sein de notre Département – bon nombre d’agentEs étaient en grève, l’administration refuse d’ailleurs de nous communiquer le taux de grévistes qui serait dans tous les cas invérifiable… bin ouais on ne le fait pas confiance ! – et tentant de ne laisser paraître aucune inquiétude il saisit le prétexte de la perturbation annoncée des transports pour maintenir tout le monde à son poste et éviter la tâche d’huile – voir ici l’article de La Gazette des Communes
Et il a raison de s’inquiéter. Le mouvement des cheminotEs pose clairement la question de notre condition, de l’avenir de notre propre service public et de notre statut. Le projet du gouvernement « CAP 2022 » est le cadre national de ce que nous subissons dans le Nord depuis 3 ans et la feuille de route qui autorisera Lecerf à poursuivre le démantèlement qu’il a entrepris !
Si les cheminotEs ne gagnent pas… Immédiatement derrière, ce sera notre tour !
Alors oui, il y a des moyens pour que la grève ne s’éternise pas – personne ne fait grève par plaisir – : c’est de s’organiser tous ensemble au même moment pour défendre les mêmes intérêts, comme sont en train de le faire les étudiants dans les facs, les éboueurs, les postiers, les aiguilleurs du ciel qui rejoignent les cheminotEs dès ce mardi 3 avril.
Les agentEs des communes, régions, départements, interco sont aussi concernéEs et appeléEs à les rejoindre. La fédération SUD Collectivités Territoriales a déposé un préavis de grève national reconductible à compter du 3 avril.
Toutes et tous ensemble en grève générale 2 à 3 semaines sans interruption est la seule solution pour qu’elle ne dure pas et pour qu’on gagne. Dans l’histoire des mouvements sociaux, cela s’est toujours vérifiés.
Ici au Département, des collègues ont décidé de se revoir lors d’une Assemblée Générale ouverte à toutes et tous ce mardi 3 avril dès midi !