Notre poing dans la réforme des retraites
Notre système de retraite actuel, en dépit des lourdes modifications de ces dernières années imposées par les gouvernements successifs qui sont venus fortement le détériorer, s’appuie toujours sur des mécanismes de solidarité entre salariéEs et inter-générationnel.
Si on nous impose de devoir travailler toujours plus et de plus en plus vieux et qu’on touche au montant de notre retraite par l’instauration de décotes importantes, le calcul de notre pension individuelle est inscrit dans la loi, son montant est fixé en fonction du salaire et de la durée de cotisations, c’est ce qu’on appelle un régime à « prestations définies ».
Pour nous, fonctionnaires territoriaux, ce sont les 6 derniers mois de traitement qui sont pris en compte… comme pour rectifier une rémunération chaotique et bien en dessous du salaire médian des français.
Le projet de réforme du gouvernement c’est la fin de ces principes de solidarité !
Le gouvernement Macron veut remplacer le système actuel par un système de retraite à points. Il nous vante : universalité, simplicité, transparence… il ment !
L’objectif du président des riches est de réduire les pensions pour donner moins aux retraité·e·s et de contraindre touTEs les travailleuSES à partir en retraite plus tard. C’est parce qu’il veut limiter à 14 % la part du PIB consacrée aux retraites, et que les patrons ne cotisent pas un euro de plus.
La même dépense de pensions pour davantage de retraité·e·s, c’est la baisse pour tout le monde !
Avec la retraite à points, le gouvernement pourra décider chaque année de modifier la valeur de ce point et ainsi baisser le montant de nos pensions
Ce ne sera qu’au moment où nous déciderons de faire valoir notre droit à la retraite que nous en connaitrons le montant… On bascule dans l’imprévisible et l’absence de garanties.
De plus, le système à points prend en compte l’ensemble de la carrière dont les années de galère, celles où les salaires sont faibles… alors qu’aujourd’hui, pour ce qui nous concerne, seuls les 6 derniers mois sont pris en compte. Ça diminuera la pension pour les carrières en dents de scie, avec des interruptions.
Ça diminuera la pension pour les carrières en dents de scie, avec des interruptions. Les inégalités continueront à s’accroitre.
Aujourd’hui 20 % de la masse des pensions sont des droits accordés à des salarié·e·s momentanément hors travail (maternité, maladie, invalidité, chômage indemnisé…).
D’autres (les femmes en général) bénéficient d’une majoration de durée d’assurance pour avoir élevé un enfant, ou encore d’une retraite anticipée au titre de la pénibilité. Ces solidarités sont garanties, en étant au cœur du système.
Demain, ces points seraient payés par un fonds de solidarité (Unedic, Sécurité sociale ou impôts). Les solidarités dépendraient de décisions budgétaires du gouvernement. Leur diminution est programmée…
Le système à points est contributif, « 1 € cotisé donne les mêmes droits ». « A belle carrière, bonne retraite » ; à mauvaise carrière… C’est la vision du monde de Macron, qui sépare « ceux et celles qui ont réussi de ceux et celles qui ne sont rien ».
Pour comprendre techniquement le principe de la retraite à points et ses conséquences, nous vous invitons à télécharger, imprimer et lire la brochure ci-dessous.
Et nous ? Ce qu’on veut c’est :
- JUSTICE SOCIALE : La sécurité sociale, dont les retraites font partie, sert à accorder des droits aux personnes qui sont dans l’incapacité de travailler pour subvenir à leurs besoins. Mais ces droits ne doivent pas être au rabais. Une retraite doit être digne, dans la continuité d’un salaire que nous souhaitons digne aussi. C’est pourquoi le système doit être redistributif, donner plus à ceux et celles qui ont moins. Alors que les profits des grandes entreprises augmentent sans cesse, que les dividendes alimentent une poignée d’ultra riches, c’est justice de demander une augmentation des salaires et des cotisations sociales qui doivent servir à vivre mieux tout de suite et demain.
- SOLIDARITE INTERGENERATIONNELLE : Aujourd’hui nous sommes censé·e·s travailler jusqu’à 62 ans, pourtant l’âge moyen où les personnes quittent leur travail est de 60 ans du fait de maladie ou de chômage. Dans le même temps les jeunes tardent à trouver un vrai travail et surtout un vrai salaire. Et si c’est vrai qu’on vit plus longtemps, ce n’est pas nécessairement en bonne santé. Alors travailler pour un patron, c’est non !
- EGALITE FEMMES/HOMMES : Les inégalités dans le monde du travail et dans la famille se répercutent sur le salaire et l’emploi des femmes et ces inégalités sont amplifiées au moment de la retraite laissant de nombreuses femmes sans moyens pour vivre dignement. Nous ne voulons pas l’aumône mais un système de retraites qui corrige les discriminations plutôt que de les amplifier. C’est ça un système solidaire.