Le régime de l’Happycratie est imposé au Département
Quand l’optimisme décrété brutalise celles et ceux qui se démènent quotidiennement dans la vraie vie au boulot !
Dans une série d’articles sur l’intranet du Conseil Départemental, notre employeur et ses technocrates, qui ont décrété les « JO d’hiver » cette semaine (JO pour journées de l’Optimisme), nous infligent une série de photos suite à des initiatives hallucinantes avec une poignée d’agentEs de la collectivité.
On pensait avoir touché le fond lorsqu’on nous a donné à voir, en juin dernier, les cadres, en séminaire, sauter et danser en criant « vive le Département »
Après les premières JO avec les ateliers macramé, tournoi de pétanque, barbeuk’… les p’tits dèj’ avec le DGS.
Vraiment, on pensait avoir touché le fond de l’absurde… mais là on creuse !
Les JO d’hiver ?! Sans déconner ?
Qui pensait un jour qu’il/elle verrait l’employeur organiser et encourager des collègues à se chronométrer en montant les 7 étages de l’Hôtel du Département, où alors se retrouver, un jour de mobilisation nationale contre un projet qui nous touchera toutes et tous dans nos conditions d’existence, dans un atelier cuisine ou confection d’emballage de cadeau de Noël ??!!
Franchement, qui ?
N’est-il pas évident, après avoir revendiqué les coupes sombres et le travail de cost-killer du précèdent DGS, qu’il s’agit ici de faire oublier l’ère glaciaire de Picard et masquer la poursuite des suppressions de moyens, certes sur un rythme moins effréné.
N’est-il pas évident qu’il s’agit ici de camoufler, par le fun, les paillettes, la transformation radicale de notre service public en start-up avec son lot de team-building, co-working , corporate action…
Pourtant, en ce moment, dans la vraie vie, au Département, des agents sont en droit de retrait tellement leur situation professionnelle les met en danger… Des agents tombent malade du fait de la dégradation de leurs conditions de travail et du management brutal qu’ils/elles subissent… Des agents se mettent en grève et vont manifester pour sauvegarder notre système de protection sociale et nous garantir une retraite digne ainsi qu’à nos enfants.
On est loin de l’euphorie échevelée distillée quotidiennement sur intranet, qui nous donne l’injonction d’être heureux au travail !