La violence managériale au Département du Nord est-elle organisée en bande ?
Alors que les dirigeants de France Télécom viennent d’être lourdement condamnés par la justice pour violences managériales, au Département, la leçon ne semble pas du tout être retenue.
En cette fin d’année 2019 s’est tenu un procès pénal historique et exemplaire. Grâce au courage et à la ténacité de deux organisations syndicales, dont SUD Solidaires, de cette ex-entreprise publique, des dirigeants, des patrons ont été jugés pour leurs méthodes de gestion du personnel assassines.
Ils ont été condamnés et lourdement puisque les peines maximales leur ont été infligées. Ils ont été condamnés pour « harcèlement moral institutionnel ». VOIR ICI
Qu’est-ce que cette condamnation historique doit faire changer dans toutes les entreprises et tous les services publics ?
Que doit-il se passer maintenant au Département du Nord ?
C’est simple !
Les méthodes de gestion du personnel, les agissements répétés à l’égard d’un ou des agents tels que, notamment, la fixation d’objectifs excessifs ou irréalistes, la prescription d’un travail déqualifiant, les comportements méprisants ou humiliants, la mise à l’écart des collectifs de travail, l’obligation faite de mentir ou de violer l’éthique et la déontologie professionnelles, l’instauration d’un sentiment d’insécurité permanente, qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses/leurs droits et à sa/leur dignité, d’altérer sa/leur santé physique doivent être prohibées. Elles sont clairement pathogènes et dangereuses pour la santé et la sécurité au travail. Ce ne sont plus que les représentants du personnel qui le dénoncent, la justice est passée. Elles sont donc condamnables.
Ces méthodes doivent faire l’objet d’une répression effective et de sanctions dissuasives.
Mais que constate-t-on ici au Département du Nord ?
Dans notre collectivité, les encadrants qui se comportent de cette manière ne sont jamais sanctionnés. Dans le pire des cas et malgré la flagrance de leurs agissements, ils continuent à être soutenus par leurs supérieurs hiérarchiques et l’exécutif, dans le meilleur des cas ils sont déplacés.
Tout ça dans un décorum artificiel où tout devrait laisser penser que nous sommes « une grande famille » (dixit JR Lecerf dans ses vœux) et que l’optimisme doit s’imposer. –Voir ICI–
Ce n’est pas acceptable et nous ne l’acceptons pas !
En mai 2019, une équipe en particulier a dénoncé la violence quotidienne qu’elle subissait, à l’UTPAS (Unité Territoriale de Prévention et d’Action Sociale) de Bailleul.
Il a fallu que la totalité des agentes fassent valoir leur droit de retrait pour que la DGASol et le DGS interviennent. L’UTPAS a été fermée une semaine.
Le cadre mis en cause a bien été écarté ; enfin » il a demandé sa mutation et celle-ci a été acceptée« … Bah bien sûr !!!
Comme mesure dissuasive on fait mieux !!!!!
L’équipe de Bailleul a certes été soulagée mais pour notre équipe syndicale c’est loin de suffire !
Nous avons donc interpellé à plusieurs reprises le DGS et lui avons demandé de mettre en place une procédure de sanction disciplinaire à l’égard de cet agent départemental maltraitant.
-voir le courrier ICI–
Nous avons fait preuve de patience et avons laissé le temps à l’administration de changer de braquet… Mais rien, ils s’obstinent à tenter de nous faire croire qu’ils ont fait ce qu’il fallait.
Pourtant, depuis un an maintenant l’administration et le vice-président chargé des ressources humaines n’hésitent pas à utiliser l’outil de la sanction disciplinaire à l’encontre des agents départementaux. Mais c’est drôle……… exclusivement pour les agents de catégorie C.
Depuis de début de l’année 2019 pas moins de 9 conseils de discipline ont été organisés et programmés, tous contre le personnel d’exécution ; et pour la majorité des situations, la gravité des faits reprochés reste encore à être démontrée. Les sanctions demandées ont été pratiquement toutes remises en cause du fait du manque de pertinence et de factualisation.
Quoi qu’il fasse, au Département du Nord, un encadrant n’est jamais sanctionné alors que les agents de base sont particulièrement ciblés.
D’évidence, l’administration instaure une inégalité de traitement flagrante, et prend le parti de discriminer les agents entre eux en épargnant et soutenant les plus maltraitants.
Mais maintenant des dirigeants, des patrons peuvent être poursuivis et condamnés pour avoir instauré ou laissé se mettre en place des méthodes managériales iniques, l’exécutif départemental ainsi que la haute administration devraient en tenir compte, leur responsabilité est engagée et ils pourraient devoir en rendre compte.
Il est temps que ce type d‘agissements ne soit plus toléré. La bienveillance ne peut pas être qu’un slogan.
Quand le harcèlement managérial est démontré, il doit être sanctionné !
C’est le message que l’administration doit envoyer à l’ensemble des agentEs de la collectivité.
Si comme l’affirme JR Lecerf « on est une grande famille », elle est foutrement tordue et pathogène !