Au Département du Nord, la « prime COVID » se transforme en « prime à l’assujettissement »
Suite à la parution du décret du 15 mai dernier relatif à l’attribution d’une prime liée à la crise sanitaire, le Département du Nord a fait savoir qu’il s’engageait à la verser aux agentEs de la collectivité.
Mais sur quels critère ?
Un Comité Technique prévu initialement ce jeudi 28 mai a été repoussé faute d’ordre du jour et de documents envoyés aux représentantEs du personnel.
Sans attendre, SUD a porté des propositions – voir ICI–
Mais exécutif et administration départementales refusent de débattre du sujet et constituent une liste d’agents éligibles » dans son coin.
Depuis une semaine, le DGS tranmet aux agentEs inscritEs sur sa « short list » le courriel suivant :
Il apparait que peu de collègues ont été destinataires de ce message du DGS.
Il annonce à celles et ceux qui « font (selon lui) la fierté du Département » qu’ils sont « potentiellement éligibles » à la prime sans expliquer pourquoi, sur quels critères et qui les a évalué.
Dans un second temps, il demande aux collègues de faire un choix entre une prime dont il ne dit rien du montant et des congés dont il ne dit rien du nombre de jours supplémentaires susceptibles d’être accordés.
Fort logiquement de nombreuSESx collègues n’ayant pas reçu le joli message attentionné du DGS ont interrogé l‘administration sur les raisons.
Voici ce qui leur est répondu :
Plusieurs observations
→ Des collègues inscritEs sur la liste des agentes censéEs participer au PCA (effectuée à l’occasion de l’imposition des 3 jours de congés en avril) ne se retrouvent pas sur la liste du DGS des agentEs qui font (selon lui toujours) la fierté du Département et qui sont éligibles à cette prime.
Et pour cause…
Puisque pour pouvoir bénéficier de congés supplémentaires / primes, il faut, pour le Département :
- avoir bossé sur la période de confinement au moins 28 jours
- mais ça ne suffit pas ! Il faut également avoir accepté de répondre à des commandes hiérarchiques le week-end, le soir tard ou le matin tôt !!! Bref, s’être renduE totalement disponible à sa hiérarchie !
→ Le Département fait le choix d’aller au-delà de ce que prévoit et fixe le décret en étant plus restrictif.
Là où le décret évoque une condition de « surcroit de travail significatif » qui peut se traduire par une intensification du boulot, des conditions de travail dégradées qui exigent adaptation, tâches supplémentaires, charge mentale accrue…
Le Département décide, lui, de valoriser des pratiques contraires au code du travail, au règlement intérieur général des services et plus précisément aux pratiques qu’il prétend proscrire dans le cadre de l’expérimentation du télétravail (droit à la déconnexion, respect des horaires de travail…)
Le Département fait choix d’utiliser cette prime comme un forfait attribué en lieu et place de primes spécifiques déjà prévues pour rémunérer les heures supplémentaires et que le décret prévoit comme pouvant être cumulatives.
Le Département pourrait donc, légalement, rémunérer toutes les heures supplémentaires effectuées durant cette période de confinement et prendre en compte, par le bais de cette « prime COVID », les « suggestion exceptionnelles pour assurer la continuité du service public ».
Et si j’ai, de par mes fonctions, fait des heures en dehors de mon amplitude de travail parce que la réponse aux demandes et besoins des populations l’exigeait ?
Bin non !! Ce n’est pas la priorité du Département ! Ce qui est prioritaire, c’est de répondre aux « demandes » de la hiérarchie même si c’est au mépris de la réglementation !!
Alors ? Que faire ?
Individuellement, je ne comprends pas …
SUD vous invite à interroger par courriel le DGS, B. HUS, et le DRH, F. BERNARD directement leur demandant d’avoir connaissance des éléments qui leur ont été transmis vous concernant personnellement et qui ont conduit à vous considérer comme éligible ou non éligible à cette prime. Il est important qu’ils justifient et motivent leur choix !
Collectivement, nous n’acceptons pas…
Les critères décidés par le Département ne tiennent pas compte de la réalité vécue par la majorité des collègues qui ont poursuivi, souvent au détriment de leur vie de famille, leurs missions de service public, dû s’adapter à des conditions de travail dégradées, à un télétravail imposé sans outils adaptés…
La continuité du service public n’a pu être assurée que collectivement. Au sein de notre service, nous devons donc être toutes et tous éligibles et exigeons par écrit, ensemble, le versement de la prime et des jours de congés récupérateurs.
Je suis travailleur social enfance et depuis le début du confinement je suis en télétravail et j’ai repris partiellement une présence physique en UTPAS depuis le 11 mai.
Les travailleurs sociaux Enfance n’ont pas cessé leur activité durant cette période difficile en conciliant travail et vie de famille ce qui n’est pas évident quand on doit parler de problématiques particulières et ce, devant nos propres enfants!!!
Le contact avec les familles, les assistants familiaux et les enfants a été régulier et de plus avec nos téléphones personnels!!! Les écrits professionnels ont été réalisés également, bref le travail a été maintenu durant cette crise sanitaire et sans relâche, ce qui a pu créer également un impact sur nos propres familles!!!
Pour ma situation personnelle et ayant un enfant que j’élève seule, j’ai décidé, comme la plupart des travailleurs sociaux de poursuivre mon activité en télétravail afin de ne pas mettre en difficulté le service alors que j’aurais pu me mettre en Autorisation Spéciale d’Absence. J’ai également pris des congés durant les vacances d’avril afin de faire une pause car cette façon de travailler a été particulièrement difficile. Mais apparemment cette mobilisation n’est pas reconnue pour être éligible à la prime. Ce n’est pas du tout motivant et la prochaine fois je réfléchirai avant de m’engager puisque cet engagement ne semble pas être reconnu!!!
Les primes diviseront toujours les agents et elles seront données à titre subjectif et aussi à certains qui ne devraient pas y avoir droit (la liste devrait être transparente si elle était juste !).
Cette attribution pose déjà le problème du PCA, lorsque l’on travaille dans un service, on ne l’a pas toujours choisi, alors quand il devient PCA, on subit et on doit venir travailler même si l’on veut pas. La prochaine fois, on postulera tous dans les PCA !
Par ailleurs, s’il fallait être présent sur site, encore aurait-il fallu pouvoir ! Même en voulant venir, la hiérarchie demandait de respecter le discours du DGS (priorité au télétravail et pas de présentiel), sauf que cette demande n’était pas toujours respectée dans son entourage… ni plus haut. on sait bien que des indispensables existent partout ! Super, ils auront droit à la prime eux !
Donc, même en n’étant pas sur site, le travail à continué à être fait et les tâches ont été assumées, via le télétravail imposé.
La meilleure équité aurait été des jours de congés, mais cela aurait-il intéressé les agents autant qu’une prime ?….
Je cite « avoir bossé sur la période de confinement au moins 28 jours
mais ça ne suffit pas ! Il faut également avoir accepté de répondre à des commandes hiérarchiques le week-end, le soir tard ou le matin tôt !!! Bref, s’être rendue totalement disponible à sa hiérarchie ! « surcroit de travail significatif » qui peut se traduire par une intensification du boulot, des conditions de travail dégradées qui exigent adaptation, tâches supplémentaires, charge mentale accrue… »
j’ai repris tous les critères et pour les assistants familiaux au moins cela a été facile de trancher nous remplissons amplement tous les critères nous les surpassons même. Pour ma part j’en suis à 80 jours non stop et toujours pas d’école!!! les week end ,le soir tard ,tôt le matin alors pour ça je suis opérationnelle puisque j’ai même droit aux réveils nocturnes de mon petit garnement quand je peux dormir 6h rarement d’une traite c’est déjà pas mal!! le surcroît ,l’adaptation, la charge mentale accrue et j’en passe on est bon.
TOUT CELA POUR VOUS DIRE ON EST ÉLIGIBLE . A quoi? au 1000 euros ça va de soit !!!!et bin surprise: 240 euros !!!!!! le département est tellement fier de moi qu’il me récompense avec 3 euros par jour!!!!!!!!!! Il ne manque plus que la médaille le 14 juillet et je me laisserai bien aller à une petite larme d’émotion !!!!! Mais on se fout de nous !!!!! ah oui une dernière pour le plaisir les 5 euros d’entretien qui peuvent paraître comme une juste rétribution allez un petit calcul 5 euros *60 jours =300 euros waouh pas mal!!!!!!!! sauf que l’entretien est gelé depuis 2006 donc on recommence 300/(2020 -2006)*365=0.06 centimes d’euros !!!!!!!!!!!! ça a tout de suite moins fière allure.
Les puéricultrices n’ont jamais arrêté de travailler, nous avons jonglé entre les visites à domicile, les consultations nourrissons,les permanences en présentiel, il faut faire le travail de la secrétaire pendant les consultations car elles ne sont toujours pas autorisées à y participer,et le reste du temps nous sommes en télétravail. On nous a refusé le téléphone portable professionnel, il a fallu donner notre numéro personnel.Nous n’avons plus d’horaire puisque les familles inquiètes pour leurs enfants nous appellent tôt le matin, tard le soir, week-end et fériés compris.Et à part ça, nous ne sommes pas éligibles.Tout comme pour la prime du CIA,cela fait 2 ans que nous ne la méritons pas apparemment, contrairement à nos collègues. La prime Covid aurait pu être une compensation. Les puéricultrices sont vraiment les laissés pour compte du département.Je suis écœurée
Le travail et sa rémunération conçus sur le modèle de l’école (gratification et surplomb de la hiérarchie)…va construire une société adulte avec ça !
cette prime va diviser encore plus les collègues.
J’ai pour ma part bosser en télétravail depuis le 3 avril car je n’ai pas pu avoir de matériel avant.
J’ai fait en sorte de rattraper le travail en retard afin que les ASS FAM du secteur d’AVESNES soit rémunérée en temps et en heure.
Et je ne suis pas éligible!