Assistantes familiales : Quoi de neuf pour nous au Département du Nord ?
Depuis notre dernier aiguillon consacré à l’actualité des assfams en février 2021 -voir ICI– rien n’a vraiment évolué pour nous…
Et à quelques jours du second tour des élections départementales, le bilan de notre employeur, en place depuis 6 ans, est particulièrement amer !
La fiche de paie est toujours aussi complexe à décrypter : nous devrions avoir pourtant 2 documents distincts. Une fiche de paie qui reprend notre salaire et une note sur laquelle apparait l’ensemble des allocations versées à l’enfant.
Les congés sont toujours aussi compliqués à faire valoir : La création d’un pool relai spécifique règlerait pourtant une grande partie du problème.
L’accident de travail continue à nous être refusé : Le complément de salaire versé en cas d’arrêt maladie par le département doit être immédiatement étendu aux arrêts pour accident de travail. C’est une aberration qu’il ne le soit pas.
Et pour le DEAF, n’en parlons pas, les conditions de formation se sont encore dégradées partout et on semble proche de la catastrophe : Le CREFO n’est pas à la hauteur, il devient urgent de changer de prestataire.
Et, cerise sur le gâteau, le département continue à procéder au recrutement de nos futures collègues par speed dating !!! L’obsession de la « modernité » n’est vraiment pas toujours signe de bonne santé mentale !
Bref, le Département, si prompt à faire valoir son bilan, en pleine période électorale, continue de nous mépriser.
Mépris qui s’est exprimé particulièrement frontalement le 20 mai dernier ! Alors que nous étions une trentaine à manifester sous les fenêtres de l’hôtel du département, dans le cadre de la 1ère mobilisation d’ampleur nationale de toutes les assistantes familiales, personne n’a daigné venir à notre rencontre pour écouter nos revendications locales ; Ni le cabinet du président, ni le DGS qui avait surement mieux à faire, ni même la directrice générale de la protection de l’enfance qui s’est pourtant empressée de répondre à la presse, histoire de faire croire au grand public que nous sommes considérées par notre employeur ! Foutaise.
Et pourtant, si l’un ou l’une d’entre eux était venu au devant de nous, il/elle aurait pu recueillir des témoignages… comme celui de ce collègue -Voir ICI–
Nous avons encore eu l’occasion de le constater lors du dernier comité technique, le 11 juin, auquel était mis à l’ordre du jour la création d’équipes spécialisées pour l’agrément des assistantes familiales.
Et oui la mobilisation inédite et très importante des travailleurs sociaux et médico-sociaux fin 2018, à laquelle certaines d’entre nous ont pris part, dénonçait la surcharge de travail invivable dans les UTPAS et le manque de places criant pour accueillir les enfants confiés à l’ASE par décision de justice. Manque de place en établissement qui a des conséquences catastrophiques sur nous, assistantes familiales. Nous sommes souvent contraintes de prendre en charge des enfants qui relèvent de soins intensifs et/ou d’une équipe éducative renforcée.
Pour répondre le département a décidé de créer une équipe spécialisée par direction territoriale pour procéder aux évaluations des demandes d’agrément des assistantes familiales ; Histoire de retirer cette mission aux UTPAS et aussi, soit disant, pour aider à la « valorisation de la profession » pour la rendre plus attractive.
Pourquoi pas ?!! D’ailleurs l’important pour nous ce n’est pas de savoir où se situent les équipes qui procèdent aux agréments, mais quels outils elles utilisent comme support à leurs évaluations !
Au comité technique, nous avons donc, encore une fois, été dans l’obligation de dénoncer la grille dite « d’autoévaluation » que les services PMI utilisent et qui est totalement aberrante, on vous en parlait dans l’aiguillon de février. Nous avons de nouveau exigé son abandon immédiat. Il semble que cela commence à faire son chemin, l’administration a de plus en plus de mal à justifier son existence et son utilisation……… Mais on attend une décision claire et sans ambiguïté.
Quoi de neuf de la part du gouvernement ?
Un nouveau projet de loi pour la réforme de la protection de l’enfance a été présenté au conseil des ministres ce 16 juin 2021. Le gouvernement prévoit la fixation d’une rémunération minimale pour les assistantes familiales qui n’accueillent qu’un seul enfant. Dans le nord par exemple, où la rémunération est l’une des plus basses, quand nous n’accueillons qu’un seul enfant nous sommes payées 320 euros en dessous du SMIC mensuel. Pourtant l’exécutif l’a toujours nié, incluant habilement dans notre rémunération les allocations destinées aux enfants. Il semble, que pour ça le secrétariat d’état à la protection de l’enfance ait fait preuve de plus de lucidité que notre vice-président à l’enfance famille jeunesse. C’est loin d’être suffisant, mais c’est un bon début.
Hormis pour cette disposition, les différents représentantEs des assfams ont déjà manifesté leurs critiques sur ce projet de loi qui est très loin d’être satisfaisant pour notre profession.
- Toujours rien de prévu pour garantir notre présomption d’innocence en cas de dénonciations.
- Toujours rien pour combattre la précarité de notre statut et de notre rémunération. Cette sécurisation ne peut passer que par notre intégration à la fonction publique.
Le 20 mai nous étions quelques-unes présentes aux rassemblements à Lille et Dunkerque……. C’est vrai que rien n’est fait pour nous permettre de nous mobiliser, de faire grève pour revendiquer ensemble de meilleures conditions de travail.
Notre collègue Anne, porte-parole assfam SUD et élue au Comité Technique et CCP C, a pu au JT de France 3 faire connaitre notre situation trop méconnue du grand public