La DGa Solidarité du Département du Nord réorganisée à coup de bélier
523 connexions avec des équipes complètes présentes… c’est donc bien plus de 600 collègues, travailleurs sociaux, médico-sociaux, secrétaires et chefFEs de service du Conseil Départemental du Nord, qui ont participé à l’Assemblée Générale de SUD et CGT en visio ce jeudi matin !
Une forte participation qui traduit inquiétude, questionnements et colère face au projet de réorganisation brutale des technocrates du Conseil Départemental…
Une réorganisation « élaborée » hors sol, sans aucune concertation des représentantEs du personnel et des agentEs de terrain… une réorganisation qui exclut toute prise en compte de l’intérêt et besoins des populations… une réorganisation qui met à mal la pluridisciplinarité et cloisonne les services et missions… une réorganisation qui détruit nos métiers, leurs fondamentaux et valeurs !
Que se passe-t-il depuis une semaine ?
Vendredi soir, l’ensemble des organisations syndicales représentatives sont destinataires à 19h25 de documents en vue du Comité technique du 4 février… documents comprenant un rapport de 7 pages et un organigramme qui transforment de fond en comble l’organisation de la DGa Solidarité (voir les rapports qui ont fuités : voir ICI et ICI.
Les UTPAS, tenuEs à l’écart, comme les syndicats, de ce projet de réorganisation sont également destinataires de ces documents avec l’ordre de ne pas les communiquer tant que le DGS n’a pas envoyé son message toutes boites. Bin voyons !
Durant le week-end, l’équipe militante SUD analyse le document et communique dimanche sur sa page Facebook (voir ICI) et lundi en tout début de matinée un communiqué vidéo faisant état des enjeux et bouleversements que provoquent cette réorganisation.
Dans la journée de lundi, les RUTPAS adressent au DGS un courriel lui demandant une rencontre au plus vite. Le rdv est fixé en visio au jeudi 27 am.
Dès lundi et jusque mercredi soir, l’équipe militante SUD annule tous ses rdv et fait le tour de la quasi-totalité des UTPAS, CRIP, SAF du Département pour aider les équipes à sortir de la sidération et recueillir les premières impressions et commentaires. Dans les échanges avec les TS, TMS, SMS, chefFEs de services et RUTPAS, nous constatons la sidération, beaucoup d’inquiétudes et même l’écœurement de voir à quel point nos métiers, fonctions, mission et les populations sont méprisés.
SUD et CGT déposent lundi un préavis de grève pour la journée d’action nationale du social et médico-social programmée depuis fin décembre pour le 1er février, en y ajoutant dans les revendications l’abandon de cette réorganisation.
Des tentatives d’apaisement et de « contre feu » du DGS :
Face à l’ébranlement que suscite cette situation, B. HUS, le DGS, communique un long mail mercredi soir tentant de désamorcer sur un ton rassurant prétendant que rien n’est figé et que tout reste à faire… Bin voyons ! un coup de com, une tentative de contre feu qui n’a pas fonctionné.
Il tente la même approche avec les organisations syndicales présentes à la réunion organisée au pied levé mercredi am et avec les RUTPAS qui l’ont sollicité lors de la rencontre en visio d’hier (jeudi) après midi.
Quels sont les enjeux et les conséquences sur nos métiers ?
Tout d’abord sur la forme, le DGS prétend s’appuyer sur les « principes directeurs » issus du « travail » réalisé autour de « l’UTPAS de demain ».
Or, déjà dans la sémantique du rapport sur sa réorganisation et dans l’organigramme, les mots « solidarité », travail social », « action sociale », « prévention », « protection » disparaissent. Ils disparaissent même des frontons des bâtiments destinés à accueillir le public puisque l’UTPAS devient « MNS – Maison Nord Services ».
Le comble c’est qu’il semble que cette dénomination ait été choisie pour que les populations se repèrent davantage !!!
Sur le fond :
Tous les services des futures MNS du DGS sont rattachés à des directions différentes et dépendent d’une chaine hiérarchie (jusqu’au dirlo) différente… ce qui compromet gravement la pluridisciplinarité et est en totale contradiction avec le « principe directeur » n°2 de « l’UTPAS de demain » : « s’appuyer sur la pluridisciplinarité des équipes (…) Le principe de pluridisciplinarité et l’organisation de service qui découle permettent l’approche globale des situations après une évaluation sociale et suivant une logique de complémentarité. L’UTPAS est souple et décloisonnée »
Les liens fonctionnels actuels sont transformés en liens hiérarchiques. Le PIPLE transformé en Direction de l’Insertion pour le SSD (qui devient SSP)… le PEF pour les équipes enfance… la PMI sous la coupe de la Direction Prévention Santé et le secrétariat sortie de l’action sociale puisque rattachée directement au DGS par le biais d’une nouvelle direction dite « de la relation à l’usager »…. Rien qu’un slogan !
Les responsables qui nous demanderont de mettre en place les politiques départementales décidées par C POIRET seront les mêmes qui présideront à notre carrière et à notre rémunération par le biais de l’évaluation annuelle… Ce qui permettra des injonctions du type « moins de transmission au Parquet… sinon objectif personnel assigné non atteint »… Bref, une atteinte majeure à l’autonomie professionnelle et à l’évaluation.
Texto, dans la note du DGS, l’objectif de cette réorganisation est d’appliquer les politiques départementales (page 1 du rapport : « rechercher davantage de cohérence entre l’organisation administrative et les priorités du président ») mais plus de prendre en compte les besoins des populations. La logique s’inverse totalement ce qui s’oppose intégralement au 5ème principe directeur issu de « l’UTPAS de demain : « être un relai des besoins et demandes des populations auprès des institutions. Ces demandes et ces besoins doivent pouvoir être en permanence identifiés, analysés et remontés au niveau central pour qu’ils soient pris en compte et déclinés dans les politiques départementales. Ce rôle ascendant doit prendre le pas sur la logique descendante. ».
Cette réorganisation est construite sur la logique de guichets, d’offre de service… contraire aux fondamentaux du travail social et médico-social
⇒Dans l’organigramme, n’apparait plus l’échelon d’encadrement technique de proximité. Cela confirme pour nous le fait que ce niveau n’est pas une priorité pour l’exécutif qui ne cherche que des managers.
Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que la polyvalence de secteur disparait dans cette réorganisation ?
La polyvalence de secteur, pour exister, doit être garantie par une organisation qui la permet
ANAS et HSTS
Or, le SSP est rattaché de manière hiérarchique exclusivement à la Direction de l’insertion. Ce qui met en péril l’intervention généraliste.
⇒L’accueil inconditionnel du public préconisé, renforcé dans le cadre des échanges sur « l’UTPAS de demain », est mis en place et garanti par les « fonctions administratives ». L’approche globale est donc mise à mal, ce qui est contraire au premier principe directeur issu de « l’UTPAS de demain » : « Accueillir tous les publics de manière inconditionnelle. Un accueil qui considère l’usager dans le cadre d’une approche globale. Un accueil qui permet la prise en compte de l’urgence sociale, de la détresse. »
⇒Les populations qui relèveraient du SSP sont catégorisées : « majeurs vulnérables, logement, lutte contre les exclusions », dans une logique d’offre de service. La conséquence de cette organisation sera l’abandon de pans entiers de population qui n’auront plus accès aux travailleurs sociaux et médico-sociaux, même si ces populations seront reçues de manière inconditionnelle à la porte de la Maison Nord Service. Cette conception de l’organisation par dispositifs et également contraire au 5éme principe directeur décrit plus haut.
⇒La déclinaison en silos des différentes directions interdit toute transversalité sur le terrain. Transversalité qui permet pourtant les interventions complémentaires et pluridisciplinaires sur les secteurs de vie des personnes. D’ailleurs dans le projet de réorganisation annoncé, rien ne garantit la pérennité des secteurs. Cette transversalité empêchée contredit en totalité le second principe directeur également décrit plus haut.
Que va devenir, par exemple, le travail en lien entre puericultrices et assistantes sociales sur les secteurs ?
Cette réorganisation se construit contre les valeurs et principes qui fondent nos métiers. Si elle est mise en place elle bouleversera nos pratiques au détriment des populations. De plus, elle se met en place sur un état des lieux déjà dramatique… le travail social va très mal au Département, les collègues en tombent malade, veulent partir, les CDD démissionnent…
Loin de venir tenter de régler les difficultés notoires que nous rencontrons quotidiennement, cette réorganisation en ajoute de nouvelles et d’ampleur !
Hier, jeudi 27, le DGS a rencontré (en visio) les responsables des UTPAS
Durant cette rencontre de 2h30, en présence de l’ensemble des DT et de A. DEVREESE, B. HUS a tenté une fois encore de calmer le jeu, de rassurer, en reprenant le contenu de son courriel adressé à toutes et tous la veille et en certifiant que « tout restait à faire ».
Il a néanmoins écouté les inquiétudes de l’ensemble des RTUPAS concernant les populations, la prévention, la globalité des interventions sans apporter aucune réponse si ce n’est en renvoyant à la méthode. Il a appelé l’ensemble des RTUPAS à « mettre au travail » leurs équipes pour décliner cette organisation.
Il a tenté également d’acheter la collaboration active des collègues RTUPAS en leur précisant que ni leur salaire, ni leurs primes ne seraient affectés par cette réorganisation alors qu’aucune expression n’allait dans ce sens.
Enfin, nous savons également qu’il a déclaré : « les syndicats vomissent l’organisation actuelle et sont les premiers à nous emmerder »… Démasqué !! Premier prix d’élégance !
Alors que fait-on ?
L’Assemblée Générale réunie hier, jeudi en visio, conclut à la nécessité d’envoyer un signal fort au président et à son DGS en participant massivement à la manifestation de ce mardi 1er février après midi à Lille.
Un maximum d’UTPAS doivent être fermées ce jour-là !
- Rendez-vous à 14h pour touTEs les collègues du Conseil Départemental devant la Mairie de Lille !
- L’important est de faire nombre dans les rues de Lille et sous les fenêtres du président du Département, habillé de noir et/ou avec couvertures de survie. Il est donc possible de venir sur du temps personnel tout comme faire grève le temps de la manifestation.
- Inutile de se déclarer gréviste avant mardi. On ne peut pas vous réquisitionner ni exiger que vous vous déclariez gréviste avant la manifestation. Voir ICI toutes les infos relatives au DROIT DE GREVE.
- En dehors des bus déjà prévu, SUD prend en charge les frais de déplacement kilométriques pour les collègues qui parviennent à remplir leur véhicule en covoiturage (contactez nous)
Si rien ne bouge, une nouvelle action sera organisée le jour du CT le 4 fevrier !
SUD et CGT ont rencontré le vice-président chargé des ressources humaines, JL DETAVERNIER, ce matin (vendredi) à 11h.
Nous lui avons explicitement demandé de supprimer le dossier de réorganisation de l’ordre du jour du CT de vendredi prochain… Il a refusé de prendre cette décision.
Nous avons donc décidé, avec le syndicat FO qui nous rejoint et le soutien de la CNT, de déposer un nouveau préavis de grève pour le jour du CT, le 4 février. Voir ICI
Nous vous tiendrons informé rapidement des actions prévues ce jour-là si l’exécutif s’entête !
Des actions à mener dès maintenant pour se faire entendre !
Nous avons également convenu tous et toutes ensemble hier durant la visio de faire savoir au DGS, par le biais de l’adresse mail créée dans son plan com’ capsolidarités@lenord.fr , notre opposition à son projet.
Inondons-la… comme ont déjà commencé à le faire plusieurs collègues (exemple ICI )
Des équipes s’organisent déjà pour se faire entendre, notamment en vue de la manifestation de mardi 1er février.
Nous rappelons que nous pouvons attribuer du droit syndical pour vous réunir entre vous afin de débattre, construire, préparer votre mobilisation. CONTACTEZ SUD
D’autres idées d’actions ont été proposées par des collègues durant notre visio d’hier.
Parmi lesquelles :
⇒La non participation à la formation DUI pour les AS du SSD par le biais de l’envoi collectif d’une lettre type – voir exemple ICI
⇒Trouver les moyens d’informer les usagers
⇒…
Pour s’organiser au mieux collectivement
Nous invitons chaque équipe à transmettre les coordonnées d’unE ou deux collègues en mesure de faire le lien entre nous pour être le plus réactifs possible en fonction des infos qui nous parviendront et diffuser rapidement les modalités d’actions à venir.
Une liste d’échange est mise en place sur l’application Télégram.
Par ailleurs, l’équipe syndicale SUD est joignable à tout moment (week-end) compris par SMS au 06 95 51 33 60
Une nouvelle réunion collective en visio
Nous vous invitons à réserver dès maintenant le créneau de jeudi prochain, le 3/02 de 12h à 14h, pour une nouvelle réunion de toutes et tous en visio afin de faire le point sur la situation et envisager collectivement les suites avant l’éventuelle réunion du Comité Technique.
Le lien vers la réunion Teams a été envoyé sur les boites mails pro ce vendredi soir